Depuis sa création en 2005 par Luc Jalabert, la Corrida Goyesque s’est forgée une identité inédite en invitant chaque année des figures majeures de l’Art à métamorphoser les Arènes d’Arles. Le tout premier geste artistique fut confié au couturier Christian Lacroix, qui signa un décor « mano à mano » avec une architecture visuelle inoubliable.
Au fil des ans, des créateurs aux univers variés ont pris le relais : Jean‑Paul Chambas, Lucien Clergue, Jean‑Pierre Formica, Ena Swansea, Claude Viallat, Rudy Ricciotti, Marie Hugo ou encore Hervé di Rosa. Chaque décor, éphémère mais puissant, dialoguait avec la pierre romaine des Arènes, disparaissant au fur et à mesure que les toreros et les toros peignaient la piste de leurs gestes et de leurs pas.
Pour l’édition anniversaire de 2025, marquant les 20 ans de la Goyesque, la décoration sera confiée à deux talents locaux : Aurélien Guintoli, fleuriste-artiste au style sculptural, et Fabien Seignobos, dessinateur, qui déclineront une mise en scène très certainement de la même veine que l’affiche de la Feria.
Corrida de samedi : un cartel de categoría !
Très attendu, Alejandro Talavante, véritable artiste du toreo revient à l’heure où sa carrière connaît un second souffle. Il apparaît dans l’une des meilleures formes de sa vie – 1er de l‘escalafón – capable de tutoyer les sommets par son inspiration et son temple. Deux taureaux de la ganadéria El Freixo ont eu la vie sauve grâce à son talent cette année à Marbella en juin dernier. Il a déjà coupé quatre queues depuis le début de la saison et trois oreilles le 6 septembre dernier à Andujar. Il hypnotise le public par ses prises de risque.
Très apprécié, Daniel Luque avait illuminé en 2023 la Goyesque d’un triomphe mémorable. Torero de grande profondeur, d’une technique souveraine – 11e de l’escalafón ! – il est aussi l’inventeur d’une nouvelle passe, la Luquesina, à la muleta. Il apparaît aujourd’hui comme l’un des meilleurs toreros du moment et espère marquer de son empreinte cette édition anniversaire.
Dans le vent. Le jeune Marco Perez est devenu un grand ! Novillero phénomène, il étrenne à 18 ans sa tenue de matador de toro cette année en se situant d’emblée dans les 20 premiers de l’escalafón. Des hauts et des bas, d’énormes succès et quelques coups de corne. Dur métier pour une passion fraîche et intacte comme son toreo. Il vient de couper quatre oreilles et une queue à Villarubia de los Ojos le 7 septembre dernier.
La ganadería d’Álvaro Núñez : un sang neuf, porteur d’espérances artistiques
Une première. Pour l’occasion, la ganadería d’Álvaro Núñez fera sa grande présentation dans les arènes d’Arles. Héritière directe de l’encaste Núñez del Cuvillo, cette jeune maison, fondée en 2020, s’est rapidement imposée sur les places les plus exigeantes (Séville, Madrid, Zafra, et même Pamplona) grâce à des toros réputés pour leur bravoure et leur transmission. Leur arrivée en Camargue constitue un véritable événement : un sang neuf, porteur d’espérances artistiques !
Anne Clergue
Le programme de la Feria du riz 2025 :
Vendredi 12 septembre :
16h30 : Cérémonie d’ouverture place de la République
18h : Course Camarguaise aux AS (Arènes)
Soirée musicale : Concerts « Mafia Wanaca » (22h environ) et « Gipsy Princes » (21h30)
Samedi 13 septembre :
Animations diverses dans la ville (courses au plan, peñas, arènes portatives)
17h : Corrida Goyesque aux Arènes
Soirée : Concert flamenco « Sólo Compás » et « Gitano Family »
Dimanche 14 septembre :
Manifestations taurines dès le matin (cours au plan, arènes portatives)
11h : Novillada sans picador aux Arènes
17h : Corrida (ganadería Robert Margé)
Animations et bodegas dans la ville toute la journée
Liens utiles :
La billetterie des Arènes d’Arles
La galerie Anne Clergue présente du 11 septembre au 11 octobre 2025 le travail de Vanessa Gilles, photographe et artiste textile, à travers l’exposition Sara, la mémoire de l’eau, qui s’attache au sacré, à travers la figure emblématique de Sara la Noire, sainte vénérée par le peuple tsigane aux Saintes-Maries-de-la-Mer.
Feria du riz à Arles : viva la corrida goyesque !