L’édition 2021 du forum Envirorisk a réuni les entreprises et acteurs spécialisés dans la gestion des risques environnementaux. Parmi les exposants, la start-up Midgard, créée en 2019, qui permet aux services de sécurité civile d’analyser les données collectées par drone. Implantée à Ajaccio, l’entreprise a imaginé une application qui vise à simplifier les données parfois très complexes des drones utilisés par les pompiers. « Aujourd’hui, 90% des services d’incendie et de secours utilisent le drone pour des feux de foret, des inondations. Cet outil est très bien géré et utile, mais la donnée a des difficultés a être exploitée. Nous avons donc développé une installation web pour aider à analyser ces données sous forme de dashboard, qui permet d’avoir toutes les informations disponibles rapidement. L’idée est de lier les données du drones à la cartographie en temps réel, ajouter symboles facilement compréhensifs, comme le nombre d’hectares ou encore un cône de propagation qui a permettre de visualiser la propagation du feu en fonction du vent et de la taille des flammes », explique Anne-Sophie Cadre, présidente de Midgard, interviewée par Gomet’ à l’occasion du forum Envirorisk. Ingénieure en informatique à l’Ecole nationale d’aviation civile, elle se passionne rapidement pour les drones. L’incendie de Notre-Dame et l’utilisation des drones à ce moment lui font prendre conscience de « la nécessité pour les pompiers d’agir extrêmement rapidement sur ce genre d’opération et donc d’analyser vite les informations du drone». C’est pourquoi elle fonde Midgard en 2019 avec Laurent Terramorsi, pompier professionnel.
Pour affiner leur projet, ils se sont inspirés d’expériences de terrain au contact des services de sécurité et d’incendie : « Nous étions présents en tant qu’observateurs sur l’incendie de Bavella (Corse-du-Sud) en février 2020. Le feu a duré deux semaines et 3000 hectares ont été brûlés. Dans ces cas là, les pompiers doivent vérifier les braises encore présentes sous les arbres, qui peuvent reprendre à tout moment. Or, la zone étant très étendue, elle s’avérait complexe à visualiser en intégralité. Les services de sécurité et d’incendie ont donc eu recours au drone. Nous, ce que l’on souhaite chez Midgard c’est d’agréger les informations du drone sous forme de cartographie pour que le commandant puisse en un coup d’oeil envoyer ses hommes sur les points chauds, leur permettre de faire des frappes chirurgical pour gagner en efficacité », relate la fondatrice de Midgard.
Un partenariat avec le service de sécurité et d’incendie des Bouches-du-Rhône
La toute jeune entreprise ne souhaite pour l’instant pas communiquer sur son chiffre d’affaires : « Aujourd’hui on est en tout début de commercialisation. On a passé l’année à travailler le prototype pour passer à un projet commercialisable, et nous avons notamment un gros enjeu de commercialisation sur le congrès des sapeurs pompiers du 14 au 17 octobre », explique Anne-Sophie Cadre.
Cependant, Midgard travaille déjà avec certains services de sécurité. En juin 2020, la start-up lie un premier partenariat avec le service d’incendie et de secours du Gard, puis des Bouches-du-Rhône et enfin du Puy-de-Dôme. « Nous leur fournissons notre plateforme pour qu’ils nous fassent un retour d’expérience sur l’utilisation, qu’ils nous exposent ce qui a été utile ou au contraire ce qui a manqué, dans l’objectif de toujours améliorer l’application. Aujourd’hui, la fonctionnalité qui les intéresse le plus est la diffusion en direct de la vidéo de drone. En effet, les agents qui sont sur le terrain ne sont pas forcément les décideurs c’est pourquoi il est vraiment important de montrer ce qu’il se passe sur le terrain au commandant des opérations», insiste Anne-Sophie Cadre.
Midgard est actuellement composé d’une équipe de huit membres, dont ses fondateurs, quatre salariés à temps plein et trois alternants. Une équipe qui pourrait s’agrandir puisque Midgard cherche actuellement à recruter.
Liens utiles :
> Le site de Midgard
> Le Forum Envirorisk se penche sur la gestion des événements climatiques extrêmes