Les impacts sont encore visibles rue des Petites Marie, au cœur du quartier Belsunce, à deux pas de la Canebière tout de même. Un jeune homme âgé d’une vingtaine d’années a été tué mardi 7 septembre dans une fusillade. Un autre semble-t-il un SDF qui était là par hasard de 31 ans a été gravement blessé.
Plus qu’un accident de la guerre des gangs, même si certains parlent d’un conflit entre vendeurs de cigarettes et vendeur de drogue, c’est la situation de plus en plus dégradée du quartier qui inquiète habitants et commerçants. Jusqu’à ces dernières années malgré des incidents, les commerçants avaient réussi à maintenir un certain calme et une sécurité relative pour les habitants. À tel point que l’association des commerçants voulait en faire un quartier exemplaire avec un plan de verdissement, une pépinière d’entreprises et des commerces tendances.
Tout cela s’effondre car des bandes maffieuses s’installent et font la loi.
Gomet’ publie le texte conjoint de Thérèse Basse consultante, militante active du quartier et Ali Timizar, président de l’Association des commerçants et artisans de Marseille – Belsunce, un vétéran dévoué du quartier qui se battent pour faire vivre ce cœur de ville simplement dans la paix civile.
- « Ce que nous redoutions le plus, vu la situation durant le mois de juillet et encore plus du mois d’août est arrivé.
- Ce qui s’est passé hier soir est le fruit d’une situation qui n’a que trop duré.
- La prise des rues et leurs contrôles par les bandes n’ont fait que s’accentuer.
- La pression sur les commerçants osant la riposte n’a fait que s’accentuer.
La prise des rues et leurs contrôles par les bandes n’ont fait que s’accentuer.
Ali Timizar, président de l’Association des commerçants et artisans de Marseille – Belsunce,
- Le vol à l’arraché, quand les personnes paient n’a fait que s’accentuer.
- Nous ne parlerons pas des bagarres à partir d’une certaine heure, avec les risques de dommages collatéraux.
- Nous ne parlerons pas non plus des interpellations faites aux femmes.
- Les commerçants, les habitants n’en peuvent plus et ont peur. C’est normal quand vous avez des sauvageons qui font le tour du quartier en menaçant de s’en prendre aux balances (soit ceux qui avertiront la police).
- Un artisan récemment installé est parti…
- Un autre commerçant envisage de partir…
- Tout le monde est épuisé.
- De notre côté, nous poursuivons la bataille, pour accompagner les commerçants dans cette rude épreuve, faisant suite au confinement. Nous organisons, notamment, des temps de soutien, à travers l’occupation des rues marquées par la forte présence des indésirables. Nous allons poursuivre, en collaboration avec nos partenaires, l’animation mensuelle des rues… Voilà, tout ce que nous pouvons faire de notre côté, car nous ne sommes pas le pouvoir public.
- Il faut aujourd’hui en terminer, en organisant une présence en continu sur plusieurs mois de la police, ainsi que le réclame Ali Timizar depuis si longtemps. Il faut en terminer avec l’accaparement du quartier pour asseoir le trafic de produits illicites. Autrement, tous les si durs acquis seront anéantis. Autrement, le quartier va plonger dans la plus sombre des situations.
- Personne ne veut cela !
- Personne ne veut que les derniers remparts s’écroulent ! »
L’association appelait à déposer un objet symbolique rue des Petites Maries, vendredi 10 septembre, à 18 heures.
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