« Il n’y a que le foot qui pourrait briser cette union » plaisante le secrétaire régional d’EELV Guy Benarroche alors qu’un débat sur les attaquants de l’OM se profile autour de la table. La conférence de presse qui réunit ce jeudi 10 septembre les chefs de file de l’union de gauche des Bouches-du-Rhône – le candidat écologiste, Jéremy Bacchi (PCF) et Marie-Arlette Carlotti (PS) – n’a pas encore débuté. Et si cette union s’inscrit dans la continuité des municipales et du succès des alliances dans des villes comme Marseille, Vitrolles et Martigues, le pari n’est pas encore gagné pour les départementales et les régionales de mars et décembre 2021.
Premièrement parce que le format de ces prochaines échéances est différent. Ensemble territorial concerné plus vaste – donc plus de disparité au niveau politique -, et consignes nationales des partis sans doute plus présentes. Rien ne garantit que les représentants locaux des partis auront cette fois leur mot à dire. Et ce, même si les élus et politiques marseillais semblent plutôt favoriser ce scénario. « Il y a clairement un format à construire » nous avait confié Olivia Fortin dans une interview pour Gomet’ en parlant des ambitions du Printemps marseillais.
« Je porterai cet accord pour les départementales et les régionales ».
Marie-Arlette Carlotti
Jérémy Bacchi et Marie-Arlette Carlotti, eux aussi semblent partager cette ambition de rassemblement. L’ancienne ministre le dit à plusieurs reprises: « Je ne veux pas casser le rythme de cette dynamique » en parlant du Printemps marseillais . « Les sénatoriales sont déjà une marche de plus dans l’escalier » s’enthousiaste-t-elle. Avant de poursuivre: « Je porterai cet accord pour les départementales et les régionales ».
Quand on l’interroge, Jérémy Bacchi, se dit lui aussi favorable à l’idée de perpétuer cette union. « Le département pourrait basculer de nouveau à gauche ». En contre-exemple il cite l’échec de 2015: « Nous avons perdu parce que nous y sommes allés désunis ».
Quant à Guy Benarroche, s’il est pour un rassemblement écologiste, il semble toutefois sur la réserve concernant une union plus large pour les départementales et les régionales. « Cet accord ne préfigure en rien les prochaines élections. L’objectif aujourd’hui est d’avoir chacun trois groupes au Sénat » répète-t-il à plusieurs reprises. Pour autant, un appel du côté des écologistes a été lancé pour « des régions écologiques, citoyennes et solidaires ». Sébastien Barles, l’adjoint à la mairie de Marseille qui avait mené la liste de Debout Marseille pour les municipales a déjà signé cet appel.
[APPEL ÉLECTIONS RÉGIONALES]
— EELV (@EELV) September 8, 2020
“Les Régions, par leurs compétences, constituent un levier majeur pour la transformation écologique et sociale de la France” #Regionales2021
Pour des régions écologistes en 2021, signez l’appel : https://t.co/5YrbZJoQff pic.twitter.com/6YLvs7WBwU
Enfin un signe que localement la dynamique de l’union de la gauche semble bien s’installer, au moins entre les communistes et les socialistes. La secrétaire fédérale du PS, Nora Mebarek, au soir de la décision du bureau national sur les sénatoriales, a publié un communiqué sur Facebook dans lequel elle aborde les élections départementales et l’organisation politique au sein de la Métropole Aix Marseille Provence. Elle se déclare ainsi seule habilitée à négocier au nom du Parti socialiste, pour trouver avec le secrétaire départemental du PCF et tête de liste de l’union de la gauche, Jérémy Bacchi, un accord sur « des candidatures communes de gauche sur l’ensemble des cantons des Bouches du Rhône » et « la création d’un groupe unique au sein du conseil métropolitain rassemblant des élus de gauche, écologistes et citoyens dans le respect de chaque composante.» Elle annonce qu’un « séminaire des élus avant la fin du mois de septembre sera l’occasion d’en définir les modalités de fonctionnement.»