« Quand vous choisissez de faire de la mer votre métier, il est de votre ressort de trouver des moyens pour préserver ce milieu ». C’est une promesse ambitieuse que s’est fixée la start-up Hynova Yachts. Créée en 2020 et déjà primée lors du Monaco Solar & Energy Boat Challenge, elle est spécialisée dans la vente de yachts de luxe. Son projet de lancement ? « Le tout premier bateau de plaisance », fonctionnant avec de l’hydrogène.
Respectueux de l’environnement et luxueux
Le moteur de ce « dayboat » baptisé Hynova 40 a été crée à partir de la technologie REXH2. Une pile à combustible mise au point par l’entreprise de Saint-Malo (35) Energy Observer Developments. C’est un dispositif silencieux inspiré des modèles produits par Toyota, sans émission, qui combine hydrogène et électrique. « Des bonbonnes d’hydrogène passent dans la pile à combustible qui transforme ensuite l’hydrogène en électricité dans les batteries » explique la créatrice du projet Chloé Zaied à Gomet’.
Avec une autonomie de huit heures à la vitesse de douze noeuds, Hynova 40 est capable d’accueillir douze passagers pour une navigation moins polluante et haut de gamme. « C’est un bateau qui s’adresse aux pionniers, à des personnes à la recherche d’un bien innovant, d’un produit esthétique, luxueux et tout confort », détaille la jeune entrepreneuse de 29 ans dans sa présentation. Passionnée de mer, cette skipper professionnelle a voulu mettre à profit son soucis de l’écologie.
« Le bateau n’est pas encore complètement fini aujourd’hui »
C’est grâce à une rencontre fortuite avec un actionnaire – qui a tenu à rester secret – « passionné » par son projet, qu’elle a pu récolter les fonds nécessaires pour le développer. En plus d’Energy Observer Developments, d’autres partenaires comme le groupe bordelais CLYD pour la conception du prototype sont intervenus dans le processus de création du bateau.
Construit aux chantiers navals de La Ciotat, son prototype devait initialement être présenté à Cannes pour le Yatching Festival avant que celui-ci ne soit annulé. La gérante a décidé de profiter de ce temps supplémentaire pour en « ralentir la production ». « Le bateau n’est pas encore complètement fini aujourd’hui. On est en train de faire les finitions ». Il sera présenté pour une première lors du salon Ever à Monaco. Néanmoins, il faudra attendre fin 2020 pour voir sa mise à l’eau. En attendant, Chloé Zaied se projette déjà vers l’avenir. Elle prévoit de travailler avec un « futur partenaire industriel », la société marseillaise Syroco. Ensemble, ils doivent élaborer un yacht beaucoup plus léger. De quoi naviguer en consommant toujours moins d’énergie.