Depuis que la fusion entre le Département des Bouches-du-Rhône et la Métropole Aix-Marseille Provence est dans l’air, le pays d’Arles est en proie à des doutes sur son avenir. Ce territoire qui a toujours refusé de rejoindre les 92 communes de la métropole se verrait contraint d’y entrer. Alors que la nouvelle présidente (LR) de la Métropole, Martine Vassal est favorable à une intégration, à l’instar d’une quinzaine de maires du pays d’Arles de même sensibilité, les villes d’Arles et Saint-Rémy, Fontvieille et Saint-Martin-de-Crau ont décidé de donner la parole aux citoyens.
Mercredi 27 septembre, le conseil municipal d’Arles a délibéré pour organiser une consultation populaire sur la question de son devenir et son intégration ou non au sein de la future institution. A l’issue d’une séance houleuse, la délibération a été votée par la totalité des groupes de la majorité municipale (le groupe socialistes et apparentés, « Des avenirs à partager » et « Pour Arles ») « Si nous ne résistons pas, si nous paraissons faibles et résignés, alors nous prendrons la responsabilité politique et historique d’avoir enterré notre identité, notre territoire, notre art de vivre pour être noyés dans une mégalopole de plus de 2 millions d’habitants », a défendu dans La Provence, Nora Mebarek, ajointe PS au maire d’Arles et présidente de la fédération départementale.
Le groupe Rassemblement national s’est opposé à la délibération, arguant que Martine Vassal l’aurait convaincu que l’intégration des 29 communes du pays d’Arles pourrait se faire en redistribuant les compétences spécifiques au pays d’Arles. C’est l’une des priorités de la nouvelle présidente… De son côté, le député LR de Châteaurenard, Bernard Reynès, a dit vouloir travailler avec Martine Vassal pour une bonne intégration.
Monica Michel : « Rien est encore décidé par l’Etat »
Pour poursuivre le processus d’organisation des référendums locaux, les trois présidents de groupe de la majorité d’Arles, Nora Mebarek, David Grzyb et Nicolas Koukas, ont organisé une conférence commune avec la députée LREM du pays d’Arles, Monica Michel, le maire de Saint-Rémy de Provence, Hervé Chérubini et Gérard Garnier, maire de Fontvieille. Les élus ont avancé des arguments, principalement d’ordre économiques et financiers, pour motiver leur refus d’être « absorbé », tirés notamment des études commandées par le Pôle d’équilibre territorial et rural (PETR) du pays d’Arles, au cabinet Klopfer.
Pour la majorité municipale, ces études concluent à un réel intérêt de réussir la fusion des trois intercommunalités du pays d’Arles en une seule, comme demandé par 28 des 29 maires du pays d’Arles en décembre 2017. Monica Michel qui a déjà tenté de défendre la position du pays d’Arles auprès d’Emmanuel Macron, lors de sa venue à Marseille, le 10 septembre a avancé qu’à ce jour « rien n’est encore décidé par l’Etat » et qu’en tant que député elle en serait informée, si tel était le cas. En juillet dernier, les présidents des comités locaux LREM du pays d’Arles avaient déjà profiter du report de la réforme de la Constitution à la rentrée pour lancer une consultation citoyenne sur l’avenir du pays d’Arles. Le référendum acté par délibération lors du conseil municipal d’Arles aura lieu 9 décembre.
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