La valorisation revient sur la table
Par contre Yoann Melloul note que « depuis juin le dynamisme a repris » même si certains entrepreneurs préfèrent relancer la machine avant de renouer des discussions. Les cabinets spécialisés doivent d’abord clore les affaires ouvertes avant la pandémie et suspendues pour des raisons à la fois sanitaires et économiques. Mais les discussions sont tendues. La valorisation revient sur la table. Que croire en 2020, d’un business plan basé sur une croissance à trois ans ? Yoann Melloul voit arriver des résultats semestriels dégradés qui vont déjouer les calculs de 2019. Pour les entreprises qui ont eu recours au PGE, le niveau d’endettement pèse sur la reprise de l’entreprise, la dette devient un boulet qu’il faut intégrer aux calculs. Et les négociations vont porter sur le retour des bénéfices avec des clauses savantes de suspension, d’intéressement ou de dégradation du prix.
Mais Yoann Melloul souligne que certaines activités vont à contre-courant, des activités très présentes sur notre territoire comme les télécoms, la santé le bien-être ont pris de la valeur et intéressent les repreneurs potentiels.
Les corporate et les fonds sont en chasse
Dans cette situation où de belles entreprises, des start-up prometteuses peuvent se trouver affaiblies, les corporate comme les fonds sont en chasse pour identifier les bonnes affaires. Les groupes régionaux, des entreprises familiales, ont fait le choix de la croissance externe. Positionnés sur des secteurs positifs, ils ont la ressource pour financer des acquisitions sans attendre le passage par la case « dépôt de bilan ». L’apport d’argent frais, la transformation de la dette, la consolidation peuvent faire éclore du business latent. « Les prochains mois seront décisifs pour les entreprises de la région et certains dirigeants pourront intégrer la dimension « transmission d’entreprise » comme une possible solution de sortie de crise », déclare Yoann Melloul.
Par contre la rentrée de septembre sera pour In Extenso à risque. « L’ensemble de notre réseau est mobilisé pour accompagner les entreprises dans leur sortie du PGE (qui prévoit soit un remboursement, soit un crédit). Avec les experts du réseau, déclare Yoann Melloul nous nous rapprochons des fonds de retournement et nous avons intégré au groupe In Extenso une activité d’accompagnement opérationnel du dirigeant pour faire face à ces situations. »
(1) On emploie les termes « Fusac » ou en anglais M & A, acronyme pour Mergers and Acquisitions
(2) Panorama réalisé en partenariat avec Epsilon Research, fournisseur de données & d’analyses sur le M&A. 825 opérations ont été identifiées et analysées entre le 1er janvier et le 31 décembre 2019 pour révéler les tendances de l’activité M&A (portant sur plus de 50% du capital et concernant des PME dont la valorisation est comprise entre 1 et 50 M€) région par région, secteur par secteur.