Maire PCF de Martigues depuis 2009, Gaby Charroux a été réélu dès le premier tour des élections le 15 mars dernier avec 60,93 % des voix, loin devant ses concurrents. Alors que le conseil municipal d’installation n’a pas pu se tenir du fait de l’épidémie de coronavirus, Gaby Charroux revient pour Gomet’ sur les raisons, selon lui, de sa large réélection et sur ce qu’est la vie d’un maire en temps d’état d’urgence sanitaire.
Le 15 mars dernier, vous avez été largement réélu maire de Martigues dès le premier tour. A quoi attribuez-vous cette réussite dans les urnes ?
Gaby Charroux : Tout d’abord, je crois que nous avions depuis 2009 un bilan très solide, très fort, avec des points essentiels tels que les services municipaux. Les gens ont vu que ce que nous annoncions, nous le réalisions et même au-delà, et que nous étions sans cesse à leurs côtés pour répondre au mieux à leurs besoins et à leurs attentes. Nous avons également défendu un projet ambitieux, non pas sur la base de propositions qui seraient impossibles ou trop ambitieuses, mais centrées sur des fondamentaux tant pour la défense de la planète que pour une meilleure qualité de vie des gens. Ce projet était très différent de ceux de nos quatre opposants, qui ont fait des programmes ou irréalistes, ou qu’ils ne pouvaient financer, ou encore qui ne dépendaient pas de la compétence municipale. Tout ceci a concouru à ce beau résultat.
Quels vont être désormais les grands chantiers que vous mènerez sur ce mandat à venir ?
G.C. : Je crois que sur la ville durable, il y a vraiment beaucoup de choses que l’on peut continuer à faire à notre porte. On s’appuiera sur ce qui a été réalisé depuis plusieurs décennies à Martigues, en matière de protection des espaces naturels ou encore d’eau et d’assainissement. Avec le patrimoine et la richesse qu’on nous a légués, nous pouvons et nous voulons aller au-delà. A titre d’exemple, la cuisine centrale de la Ville produit 6500 repas par jour pour nos écoles, nos foyers et nos personnes âgées, et nous en sommes déjà à 50 % de produits bio ou de circuit court dans nos productions, nous pouvons aller encore au-delà. Il y a également des réalisations prévues de réaménagement de l’espace urbain, avec le partage des voies et des pistes cyclables protégées.
On a pu constater lors de ces élections municipales que le PCF résiste dans un ensemble de communes des Bouches-du-Rhône. Comment expliquez-vous cet ancrage fort ?
G.C. : Il y a évidemment une assise historique du PCF dans le département depuis longtemps, avec une vraie culture ouvrière. Et puis, il y a aussi l’engagement des élus communistes dans la recherche de la justice sociale, dans le combat contre les inégalités, ou encore dans les efforts de clarté démocratique sur les décisions à prendre. Si je regarde au Rove, à Septème-les-Vallons, à Gardanne, à Port-de-Bouc et à Martigues, on a à la tête des équipes des personnalités qui ont fait leur trou auprès de la population, qui sont appréciées et aimées de celles-ci. Ceci compte beaucoup je crois.
Si le Printemps marseillais devait remporter les élections municipales à Marseille, vous associeriez-vous à une grande majorité autour de celui-ci ?
Le principal, c’est le programme, et ce que l’on voudra faire de cette métropole.
Gaby Charroux
G.C. : Sur la ligne de départ, dans le Printemps marseillais, il y a des camarades du parti communiste, mais également des socialistes, des verts, des syndicalistes, des citoyens, exactement comme nous à Martigues. Je ne vois donc pas pourquoi on ne pourrait pas s’entendre. Mais ceci n’est pas le principal. Le principal, c’est le programme, et ce que l’on voudra faire de cette métropole. Si demain il y a un autre chemin dans lequel on peut s’engager, moi je serai évidemment de ceux-là, pour une métropole de proximité dans laquelle on délègue les compétences, où l’on pourra mettre les transports gratuits et créer des outils de démocratie, le tout avec un budget de progrès et d’égalité sociale.