Fondé à Aix il y a 45 ans, le constructeur d’engins miniers Aramine a été bousculé par la crise sanitaire mais retrouve le chemin de la croissance en 2021. Il aborde la nouvelle année avec un carnet de commandes bien rempli et la volonté de démocratiser les moteurs à batteries électriques dans le secteur minier. Pour Gomet’, la présidente de la société, Geneviève Melkonian, revient sur l’année écoulée et ses projets pour 2022.
Quel bilan tirez-vous de 2021 ?
Geneviève Melkonian : L’année 2021 a été sur le plan mondial sévèrement impactée par la crise sanitaire qui bouleverse nos habitudes de vie, tout autant sur le plan personnel que professionnel. Sur le plan personnel, vous savez autant que moi à quel point cette situation est compliquée à vivre. Sur le plan professionnel, nous faisons face à une situation inédite et incomparable à d’autres crises, car à l’inverse des crises précédentes nous assistons à une flambée des prix, une rareté de produits, une rareté de main d’œuvre et une demande croissante que les entreprises n’arrivent pas à satisfaire. Aramine est tout de même parvenu à recruter onze personnes depuis 2020. Tous nos marchés sont impactés par la crise sanitaire car aucun pays au monde n’a été épargné mais nous avons réussi à maintenir notre présence malgré la distance géographique et les difficultés pour voyager. En 2021, nous avons tout de même réalisé 20% de croissance contre une baisse de 5% en 2020 et aurions pu franchir le cap des 30% sans la crise de la logistique qui ne nous a pas permis de fabriquer et livrer dans des délais habituels. (NDLR, les chiffres 2021 n’ont pas encore été officiellement certifiés. En 2020, Aramine a réalisé 29,8 millions d’euros de chiffre d’affaires).
Quels sont vos projets pour 2022 ?
G. M. : Chaque année Aramine lance de nouveaux produits, ambitionne de conquérir de nouveaux marchés, et se fixe un objectif de croissance à plus de 10%. Pour 2022, nous démarrons l’année avec un beau carnet de commandes et une ambition que nous ne pourrons réaliser qu’avec le désengorgement de la logistique et les recrutements nécessaires dans tous les services de l’entreprise. Pour l’instant, les objectifs sont de faire 15% de mieux que l’an dernier. Côté innovation, nous investissons chaque année plus de 600 000 euros en R&D, notamment sur la motorisation électrique. Le premier engin minier à batterie a été inventé par Aramine et présenté à Las Vegas en 2018. Nous travaillons aussi sur le pilotage d’engins par tablettes pour améliorer la sécurité des hommes. Nous allons continuer de recruter dans tous les services de la société afin de pouvoir honorer notre carnet de commandes et développer nos ventes sur chacun des marchés. Nous espérons embaucher huit personnes sur 2022.
A quelle entreprise aimeriez-vous donner un coup de pouce en cette période ?
G. M. : Toute entreprise innovante dans les secteurs visant à réduire l’impact du réchauffement climatique et œuvrant pour l’économie circulaire. Notre métier nous a fait prendre conscience dès les années 80 de l’importance de prendre soin de notre planète. Nous avons inventé les méthodes d’extraction concentrées sur le filon pour préserver la planète, le recyclage d’engins usagés à neufs et aujourd’hui les engins à motorisation électrique. C’est une réelle vocation car cela représente un coût considérable. Rapatrier un engin des quatre coins du monde pour lui redonner vie aux normes actuelles est plus compliqué et couteux que fabriquer un engin neuf et pourtant nous devons le vendre 70% moins cher car il n’est pas neuf : cela est un véritable engagement de tous les jours.
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