La cour administrative examine ce vendredi 20 octobre le recours en justice de trois associations, dont France Nature Environnement (FNE) opposées à l’exploitation d’une chaudière à bois au sein de la centrale de Gardanne. Les opposants espèrent la fin d’une saga juridique qui dure depuis déjà plus de dix ans et mène ce vendredi 20 octobre sa quatrième audience. En mars dernier, le Conseil d’Etat (plus haute juridiction administrative) avait donné raison aux associations de protection de l’environnement (voir notre article).
Centrale biomasse de Gardanne : un désastre environnemental ?
Depuis 2012, l’avenir de la centrale de Gardanne est remis en question et pour cause : son impact environnemental. Et c’est en particulier le plan d’approvisionnement de la centrale qui inquiète les organisations environnementales. En fonctionnement la centrale devrait brûler d’ici 2024, 34% de la ressource forestière présente dans un rayon de 250 km. Un péril sur la forêt et sa biodiversité, aucune modalité de prélèvement du bois est en rigueur actuellement, comme les coupes rases qui ont un impact sur les sols, les prélèvements dans les zones densément peuplées de tortues d’Hermann ou dans les ripisylves. La FNE déplore également qu’aucun plan de conservation des paysages n’ait été prévu. La déforestation engendrée par la centrale est préoccupante aussi, pour les associations, à cause de l’importation massive de bois d’Amérique latine, ce qui génère un bilan carbone encore plus important et des conséquences sur le climat.
La centrale de Gardanne produit pourtant un rendement énergétique très faible, moins de 25% selon la FNE, « pour 4 arbres mis dans la centrale, 3 sont rejetés dans l’atmosphère » déplore la porte-parole FNE, « il y a donc un impact également sur la qualité de l’air que respirent en premier plan les habitants de la zone ». Une pollution à laquelle Jean-Luc Debard, gardannais habitant à moins de 500 mètres de la centrale et membre de Convergence Ecologique subit, car la centrale est partiellement en activité (grèves et problèmes techniques répétitifs) : « pleins de camions circulent chaque jour, c’est invivable, les Gardannais n’ont pas à subir autant de nuisances, on ne doit pas s’habituer à cela » souhaite-t-il faire entendre. Le volet “santé” n’est néanmoins pas inclus dans l’étude d’impact mais les associations présentes pour l’audience de ce vendredi 20 octobre précisent qu’elles ont fait appel à Atmo Sud pour les équiper de capteurs précis.
Quant aux emplois, sujet de tension avec la CGT, les associations environnementales demandent à ce que les 60 salariés de la centrale soient intégrés à un nouveau projet de territoire en phase avec les enjeux climatiques.
Ce vendredi 20 octobre, le rapporteur public devrait ordonner à l’entreprise exploitante, GazelEnergie, une nouvelle d’étude d’impact prenant en compte les effets directs et cumulés de son activité industrielle, « qui puisse éclairer les consciences et in fine annuler le projet biomasse de la centrale climaticide et nocif pour la santé » selon l’organisation mobilisée. Affaire à suivre …
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