L’artiste internationalement connu a sélectionné près de 350 objets dans les collections du Mucem pour tisser des correspondances avec son travail. Une rencontre inattendue et pourtant très « pop » à découvrir du 19 mai au 18 octobre 2021.
« Cette exposition s’inscrit dans la lignée des précédentes, autour des grands passeurs d’art inspirés par l’art populaire, que nous avons commencée en 2016 avec Picasso, annonce Émilie Girard, co-commissaire. Parfois les rapprochements collent, parfois le ton est décalé, mais que l’on soit spécialiste de Jeff Koons ou plus dubitatif, on passe un agréable moment. Et ce, même pour les enfants ». En effet, l’artiste a toujours revendiqué un goût pour l’art populaire, voire kitsch, du moins dans son travail ; sa présence se veut donc au-delà d’un nom porteur. Et c’est là la surprise car, comme on dit aujourd’hui, « Ça matche » !
Parmi les vingt œuvres présentées de Jeff Koons, dont dix-neuf proviennent de la collection Pinault, les fans retrouveront notamment le célèbre Ballon Dog ou l’intrigant Lobster, toutes deux entourés de papiers peints constitués des photographies de Pierre Soulier ou de Gustave Soury évoquant l’univers du cirque, si présent dans les collections du Mucem.
On ne peut nier le pouvoir d’attraction des pièces monumentales comme l’énorme coeur rouge flamboyant, Hanging Heart, suspendu non loin de vitrines où s’exposent alors d’autres coeurs, plus petits, des ex-voto en guise de remerciements pour l’amour obtenu.
La plupart des oeuvres sont en acier alors qu’un minutieux travail au poli-miroir et revêtement transparent donnent l’illusion de la légèreté. Un effet miroir qui a fasciné Jeff Koons dans son enfance et qui peut parfois rappeler quelques jeux de miroir célèbres dans l’histoire de l’art.
Plus loin et plus étonnant, l’association de deux œuvres peintes de la série Easyfun-Ethereal – Elephants et Prison – avec des tableaux-souvenirs de cheveux et des colliers dits d’esclavage. Un nom bien particulier pour des bijoux qui célèbrent l’union des épousés puis chaque naissance dans la famille.
Jeff Koons au mucem : la scénographie en symbiose
A saluer également la mise en espace signée Pascal Rodriguez car, si la volonté de Jeff Koons et du Mucem est de laisser chaque visiteur avoir sa propre lecture, l’architecte-scénographe a su créer discrètement des ambiances intéressantes. Coup de cœur pour le bar circulaire avec vue sur mer, de la salle 2, pour présenter le Travel Bar (1986), un moulage en acier inoxydable d’un bar portable identique à celui que possédaient les parents de Jeff Koons, entouré d’une kyrielle de pichets en barbotine, typiques de Sarreguemines, et de grands verres devenus objets de collection.
Autre proposition harmonieuse dans la salle 11, où les pièces des maîtres anciens de sculpture de manège – Gustave Bayol, Friedich Heyn, Charles-John Spooner… – encerclent avec bienveillance les Dogpool et Caterpillar Chains de Jeff Koons.
En quittant l’exposition, on ne peut s’empêcher de penser à la question récurrente que pose Antoine de Caunes à ses invités, dans son émission Popopop sur France Inter : « Pour vous, qu’est-ce que la pop culture ? ». Pourquoi pas Jeff Koons au Mucem.
Liens utiles et informations pratiques :
Jeff Koons Mucem – Oeuvres de la collection Pinault du 19 mai au 18 octobre 2021
Tous les jours sauf le mardi
Horaires et accès selon les conditions sanitaires en vigueur
Tarifs : Billet Mucem pour toutes les expositions à la journée 11€ / 7,50€
Billet Mucem Famille (2 adultes et 5 enfants max.) 18 €
Le site du Mucem avec la présentation de l”exposition Jeff Koons
L’actualité du Mucem dans les archives de Gomet’