Les Jeux olympiques de voile et de football auront lieu à Marseille du 26 juillet au 8 août prochains. En attendant, si la marina olympique est fermée au public, des centaines de personnes s’activent sur le chantier, derrière les grilles, pour être fin prêts à accueillir athlètes comme spectateurs. A l’ère du tout numérique, impensable d’imaginer un lieu sans une bonne connexion. C’est la mission qui incombe à Orange, prestataire unique pour la retransmission des jeux olympiques de Paris 2024, qui a remporté pour cela une procédure d’appel d’offres lancée par l’organisation des Jeux. Sur la marina olympique, dont les bâtiments sont sortis de terre depuis 24 mois, tout était à faire, de même que sur la zone de jeu en mer et l’espace spectateurs, situé sur les plages du Roucas et Prado Sud, qu’Orange équipera également.
5G privée et Push-to-talk, les innovations numériques sur la marina
Orange Provence Alpes Côte d’Azur a présenté ces infrastructures mardi 9 avril, à l’occasion d’une visite presse sur la marina. Au total, une cinquantaine d’ingénieurs et techniciens sont mobilisés sur le site afin de procéder notamment au raccordement des cinq bâtiments à la fibre grâce à deux fibres multibrins d’une puissance totale de 200 gigabits.
La couverture 4G/5G doit aussi être assurée. De premiers tests ont déjà été effectués sur trois des cinq bâtiments composant la marina, à l’occasion des tests events (événements tests) de juillet 2023. « Nous avons vraiment anticipé au maximum les besoins en terme de fibre. Si on utilise 20% des capacités, ce sera déjà énorme », explique Stéphane*, responsable des équipes sur la marina. En revanche, en termes de réseau 4G/5G, si des efforts considérables ont été déployés, l’efficacité dépendra in fine du nombre de personnes qui l’utilisent au même moment. « Il pourrait y avoir quelques moments de latences dans les zones de forte concentration de personnes, mais ce ne sera que temporaire », tient à rassurer Philippe Daumas, délégué régional Orange. Au total, environ 15 000 personnes, dont 12 500 spectateurs, sont attendues chaque jour sur la zone de la marina, selon Paris 2024.
Afin d’éviter que les retransmissions vidéos, qui permettront de diffuser les jeux, ne soient impactées, Orange travaille sur la mise en place d’un système de 5G privée, qui permettra de prioriser l’usage de ce réseau, notamment pour les caméras de captation situées sur le pourtour de la marina … mais aussi des smartphones connectés aux casques des athlètes, afin de filmer en immersion.
Autre technologie expérimentée, qui bénéficiera aussi du réseau prioritaire, le « push-to-talk » (littéralement « pousser pour parler », ou PTT), sorte de talkie-walkie des temps modernes, sur smartphones, qui permettra aux équipes organisatrices de communiquer entre elles sur la marina. Concernant le stade Orange Vélodrome, qui accueillera les épreuves de football, Philippe Daumas précise que d’autres types d’innovations seront dévoilées et mises en place prochainement.
Assurer un héritage numérique
La question de l’héritage des infrastructures est au cœur de l’organisation des jeux olympiques. Car il faudra assurer un avenir à la fois aux infrastructures bâtimentaires mais aussi aux importantes structures numériques déployées pour l’occasion. Pour l’heure, la mairie de Marseille prévoit surtout d’accueillir les scolaires pour de l’initiation à la voile, mais le maire Benoît Payan, interrogé par Gomet’, confirmait lors de l’inauguration de la marina, mardi 2 avril dernier, que le lieu pourrait aussi accueillir des événements, sans préciser la nature de ces derniers. D’où l’intérêt de conserver des infrastructures numériques efficientes. Ainsi, « 70% des équipements installés sur la marina seront laissés après les JO » assure Philippe Daumas.
Et de conclure : « Tous les équipements ont été pensés dans une logique de pérennité. C’est un site exceptionnel, je n’ai aucun doute qu’il sera utilisé.»
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* le prénom a été modifié à la demande d’Orange