Une centaine d’avocats marseillais ont pris mercredi 11 avril le TGV de 6h50 pour Paris. Ils vont rejoindre leurs collègues juristes de toute la France et défiler tout à l’heure de la place du Châtelet à l’Opéra contre les projets du gouvernement.
Maître Geneviève Maillet est en colère. Madame le bâtonnier du barreau de Marseille aimerait vraiment que les médias s’intéressent de plus près aux projets du gouvernement en matière de réorganisation du monde judiciaire et au choix des ordonnances pour les faire passer. « De lourdes menaces pèsent sur notre justice dans ce texte en préparation et le passage en force du gouvernement, sans consulter les parlementaires, est totalement inadmissible. » La seule menace de voir le gouvernement légiférer par ordonnances sur les grands principes de notre justice devrait interpeller.
Difficile d’attirer l’attention des journalistes et de les convaincre de l’urgence du sujet quand le projet de loi en question est encore en discussion au Conseil d’État et qu’il n’arrivera que mercredi 18 avril sur le bureau du Conseil des ministres. La mobilisation de l’ensemble du monde judiciaire le 30 mars dernier n’a pas suffi à ébranler le gouvernement et à faire la Une des journaux, pas sûr que celle d’aujourd’hui y parvienne davantage.
Les enjeux sont pourtant très importants. Suppression de la confrontation judiciaire dans les procédures de divorce, développement d’une e-justice n’offrant aucune garantie de confidentialité aux justiciables et menaçant de faire disparaître le débat contradictoire des tribunaux. Menace aussi sur les libertés fondamentales avec l’abandon du contrôle des mesures judiciaires par un juge des libertés, mesure réservée jusqu’ici aux périodes d’état d’urgence.
PF