Evénement dédié aux nouvelles cinématographies à résonance internationale, la 33e édition du FID se tiendra du 5 au 11 juillet 2022 dans divers lieux de la cité phocéenne, cinémas, théâtres, bibliothèques, galeries d’art, amphithéâtre en plein air.
Quelques 123 films (57 films en compétition) en provenance de 37 pays seront présentés au cours du festival dont 49 en première mondiale, sans compter la trentaine de films en développement présentés aux professionnels du secteur dans le cadre du FIDlab et du FIDcampus.
De quoi rassurer les cinéphiles invétérés qui, après l’annonce en mars dernier du départ« pour convenance personnelle» de Jean-Pierre Rehm, refondateur et directeur pendant 20 ans du festival, pouvaient craindre quelques bouleversements dans la forme. Que nenni ! Les membres du conseil d’administration ont décidé de maintenir la ligne éditoriale du festival, initiée par l’ex-dirigeant et« de s’appuyer sur les forces et les talents de l’équipe expérimentée et solidaire, avec un fonctionnement horizontal et collégial » rapportait un communiqué des organisateurs.
Cette 33e édition poursuit donc les précédentes actions initiées auparavant et les festivaliers auront un choix gargantuesque parmi les cinq couloirs compétitifs (compétition internationale, compétition française, premiers films, compétition flash et compétition GNRC), la carte blanche à Mathieu Amalric, la rétrospective Albert Serra, ou encore les sections parallèles comme Autres Joyaux, Les Sentiers, les Séances Spéciales, Une Jeunesse urkrainienne dans lesquelles ils découvriront de véritables pépites.
La folie Amalric
Compagnon de route de longue date, Mathieu Amalric accompagnera le festival tout au long de la semaine à travers une sélection de films, de performance et d’exposition. Sous le titre “la folie Amalric” ce programme conçu par le comédien et réalisateur invite les spectateurs à (re)visiter des oeuvres de cinéastes qu’il admire particulièrement (de Jerry Lewis au georgien Otar Iosseliani) mais aussi à découvrir ses propres réalisations : Zorn III, un documentaire récent sur le saxophoniste américain John Zorn, ou encore l’inédit Maîtres anciens, une adaptation du roman de l’écrivain et dramaturge autrichien Thomas Bernhard. Enfin, cerise sur le gâteau, Mathieu Amalric offrira une performance autour de son travail actuel sur l’adaptation de L’Homme sans qualités de l’écrivain autrichien Robert Musil.
Rétrospective du flamboyant Albert Serra
Autre artiste et cinéaste familier du festival qui sera mis à l’honneur, Albert Serra. Lauréat du FID en 2018 pour Roi Soleil, Grand Prix de la Compétition Internationale, le flamboyant cinéaste catalan fera l’objet d’une rétrospective : de son premier long-métrage Honor de cavallería jusqu’à son nouveau film soutenu par la Région Sud, Pacifiction -Tourment sur les îles, sélectionné à Cannes, ce panorama de films augmenté par l’exposition de deux installations à l’espace Montevidéo, permettra aux festivaliers d’appréhender l’oeuvre de cet artiste singulier dans son intégralité.
Des nouvelles du monde contemporain
Dans la lignée des éditions précédentes, ce nouvel opus offrira aux spectateurs un florilège de productions récentes (fictions et documentaires) en écho au monde contemporain dans des formes d’écritures aussi singulières qu’aventureuses. À cet égard, le regard de la cinéaste franco-sénégalaise multi récompensée, Mati Diop, présidente du jury international de cette 33e édition devrait nous apporter quelques surprises, sachant qu’elle a été, elle-même, lauréate du FID Marseille en 2013 avec Milles Soleils.
Parmi les quatorze films en compétition internationale, il y sera question de politique et de mémoire A Tale of Filipino Violence du philippin Lav Diaz, une saga familiale d’une extrême violence sur les Philippines en état de siège pendant la dictature de Marcos, de la guerre en Ukraine, Notes for a democratic Europe de la franco-britannique Marine Hugonnier, partie à la frontière polono/ukrainienne pour filmer ce qui se joue entre les réfugiés et le soutien à l’Ukraine, ou dans un autre registre La vie des hommes infâmes de Gilles Deroo et Marianne Pistonne, adapté d’un texte de Michel Foucault, l’histoire d’un personnage marginal au 18e siècle qui a croisé le pouvoir (à noter que le film a été produit par la société Shellac installée à Marseille).
Et s’il s’avère impossible de citer l’ensemble des films, on n’omettra pas de souligner l’importance de la catégorie Compétition Premier,« un couloir au coeur de l’identité du FID Marseille, qui s’est donné pour mission de découvrir de nouvelles écritures» comme l’a rappelé Cyril Neyrat, membre du comité de sélection, lors de la conférence de presse.
« Chaque changement est un début » … rapportent les organisateurs, rendez-vous donc pour la soirée d’ouverture sous les étoiles du Théâtre Silvain, avec la projection en avant-première du nouveau film d’Emmanuel Mouret, réalisateur originaire de Marseille : “Chronique d’une liaison passagère” porté par le duo Sandrine Kiberbain, Vincent Macaigne. À noter que le film a été présenté au Festival de Cannes cette année et qu’il a bénéficié du soutien de la Région Sud. (mardi 5 juillet à 20h – entrée libre).
Liens utiles :
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