A l’occasion d’une assemblée plénière de rentrée, jeudi 26 octobre, les élus ont procédé au vote des orientations budgétaires, qui donnent le ton au futur budget 2024. Celui-ci sera officiellement voté en décembre prochain. L’appellation évolue subtilement, puisqu’il s’agira cette fois d’un budget « 100% climat positif », contre « 100% vert » auparavant, mais l’idée reste celle d’un budget favorisant la transition écologique. Pour ce dernier, la Région vise des investissements en hausse, 830 millions d’euros ( contre 700 millions en 2022), principalement fléchés vers la lutte contre le réchauffement climatique.
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« Ce budget vert n’est pas un gadget, c’est une boussole qui irrigue les politiques régionales », précise Jean-Pierre Colin, vice-président de la Région Sud en charge des finances et rapporteur de ce dossier. Parmi les thématiques ciblées, « la rénovation du bâti, les transports, les énergies renouvelables, l’utilisation de la ressource en eau » etc énumère-t-il. « J’espère que cette fois-ci vous n’aurez pas recours à un cabinet de conseil pour vous assurer que votre budget est 100% quelque chose, car cela nous a coûté la bagatelle de 50 000 euros […] Plus que des labels et de la communication verte, il faudra des actions concrètes, comme acheter local pour les cantines des lycées », tacle le député RN Franck Allisio. « Chacune de nos politiques est conçue pour adapter l’action publique aux enjeux climatiques », défend pour sa part le président du groupe majoritaire Notre Région D’abord (Ren) Pierre-Paul Léonelli.
53 millions d’euros supplémentaires pour Région Sud Investissement
Le budget 2024 de la Région prévoit une attention particulière portée aux très petites entreprises locales. Elle renforce ainsi de 53 millions d’euros les moyens de son fonds régional Région Sud Investissement « à l’heure où l’accès au crédit se tend et que la transition écologique exige des entreprises des investissements plus significatifs. » Cet apport, qui interviendra sur la période 2024-2029, est rendu possible via le fonds européen de financement régional à hauteur de 60%, le reste étant directement financé la Région, notamment grâce aux retours sur investissement des instruments financiers qu’elle gère. Créé en 2009, la société Région Sud Investissement était initialement dotée de douze millions d’euros à ses débuts.
En outre, afin de garantir le respect des objectifs environnementaux et de reconquête industrielle, la Région souhaite désormais élargir les compétences de RSI au sein du capital-développement des entreprises dans lequel le fonds a des participations et que l’accompagnement des entreprises soit renforcé. La Région insiste en outre sur la priorité donnée aux projet à impact “positif” sur le climat.
Enfin, malgré cette généreuse rallonge financière, le rapport présenté lors de l’assemblée plénière du 26 octobre précise que RSI mettra fin à son activité de prêts participatifs « du fait de la présence de dispositifs alternatifs permettant désormais une réponse à des besoins similaires.»
Booster le déploiement du plan vélo
A l’occasion de l’assemblée plénière du 26 octobre, l’élu aux transports Jean-Pierre Serrus a également présenté le plan d’action de la Région pour accélérer la réalisation de son plan vélo, qui prévoit la création de 2060 kilomètres de pistes cyclables. Depuis 2020, un millier ont été construits et des infrastructures ont été mises en place, comme des arceaux dans les gares régionales. Pour atteindre ses objectifs, qui s’inscrivent dans son plan climat, la collectivité organise d’ores et déjà la seconde édition de sa conférence régionale “Le Sud à vélo” en décembre 2023 pour présenter sa stratégie pour accélérer son plan cyclable, conférence au cours de laquelle devrait intervenir l’écrivain Stein Van Oosteren en tant que grand témoin.
Un 10e parc régional dans le Sud ?
Actuellement, le territoire de Provence-Alpes-Côte d’azur dénombre pas moins de neuf parc régionaux : la Camargue, les Alpilles, le Luberon, les Baronies Provençales, le Verdon, les Préalpes d’azur, le Queyras, ainsi que la Sainte-Baume et le Mont-Ventoux. Les élus régionaux ont également approuvé la poursuite d’une étude d’opportunité et de faisabilité déjà lancée pour la création d’un dixième parc naturel régional recouvrant les territoire des Maures, de l’Esterel et de Tanneron.
Pour justifier la création d’un 10e parc, le rapport présenté en assemblée plénière évoque plusieurs arguments, à commencer par « la qualité du patrimoine et des paysages et la fragilité du territoire », après les incendies qui ont frappé la plaine des Maures à l’été 2021. Le parc se situerait en outre dans la continuité de la Sainte-Baume, du Verdon et des Préalpes d’Azur, créant ainsi un “continuum écologique.” Problème : le périmètre étudié par la Région Sud englobe huit communes, déjà comprises dans le périmètre du parc national de Port-Cros. Le président de la Région Sud Renaud Muselier a déjà interpelé la Première ministre Elisabeth Borne afin de modifier le code de l’environnement et ainsi pouvoir les englober dans le projet de parc régional.
Le rapport ajoute que « les réunions d’information et ateliers thématiques ont révélé une forte adhésion des acteurs locaux » et qu’un comité de pilotage s’est tenu à deux reprises en septembre en présence du préfet de région et des préfets de département du Var et des Alpes-Maritimes, confortant la collectivité dans son projet.
Un financement pour lutter contre les déchets sauvages
La Région Sud a donc voté des financements en faveur de l’environnement, à commencer par la lutte contre les dépôts sauvages. Pour cela, la collectivité entend financer des dispositifs d’aménagement comme de la signalétique ou encore de limitation d’accès. Elle propose également de mieux former les élus et policiers municipaux ainsi que le financement d’actions de sensibilisation. Cette aide sera officiellement actée lors d’une prochaine assemblée plénière, courant 2024.
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