« Faire de l’inclusion la norme sociétale », martèle Laurent Laïk sur la scène de l’Orange Vélodrome, privatisé pour l’anniversaire de La Varappe. « 30 ans déjà », se souvient le président, embauché en 1997 au sein de l’association éponyme créée par Patrick Labruyèreen 1993 à Aubagne. Trois décennies plus tard, Laurent Laïk a construit un véritable groupe de l’économie sociale et solidaire (ESS)en misant sur l’insertion professionnelle. Fort de ses 22 filiales, le groupe génère 80 millions d’euros de chiffre d’affaires et accompagne 9 000 salariés en France. Une entreprise qui, la tête dans les étoiles, garde ses deux pieds bien ancrés au sol : l’un dans l’économie, l’autre dans le social.
« Personne n’est inemployable. » Le mantra de La Varappe est bel et bien une philosophie qui a permis au groupe de prospérerdepuis 30 ans. Son anniversaire, fêté dans le temple du football, est donc l’occasion pour le président de réunir et de remercier ses collaborateurs et invités, qui de près ou de loin, se sont impliqués dans le groupe, notamment les entrepreneurs sociaux Patrick Gagnaire, co-fondateur de l’institut Télémaque et du groupe Ares, Tarik Ghezali, bien connu du paysage marseillais pour son engagement en tant que fondateur de Marseille Solutions et de la Fabrique du nous.
Penser l’insertion de demain
Pour célébrer cet anniversaire totem, pas question pour Laurent Laïk de rester uniquement dans la fête. Réunir ces 1 000 participants est l’occasion de réfléchir aux enjeux de l’insertion professionnelle du futur. Trois tables rondes se sont ainsi succédées tout l’après-midi, animées par le journaliste du média Usbek & Erika, Vincent Edin, et cadrées par l’anthropologue-chercheuse indépendante Amélie Aubert Plard.
Joyeux #anniversaire à tous nos collaborateurs!🎂
— Groupe_LaVarappe (@lavarappe) September 22, 2022
Oui, parce que ce parcours mené depuis #30ans n’aurait jamais été le même sans eux. N’est-ce pas un bel âge pour revoir nos ambitions tout en restant humble et réaliste ?
Merci à tous pour votre présence.✨#emploi #inclusion pic.twitter.com/F0K2PiiHd1
La première table ronde a porté sur « l’accompagnement de demain » : comment on lève les freins avant l’emploi ? Comment mieux accompagner, en innovant, les parcours de vie, redonner la confiance en soi nécessaire aux individus pour trouver sa place dans la société ? Comment mieux sourcer les personnes éloignées de l’emploi ?…). La deuxième conférence a questionné « les métiers de demain » (Comment mieux former les entreprises à favoriser l’insertion dans leurs recrutements ? Comment modifier les critères de recrutement ? Comment redonner du sens aux métiers dans l’entreprise ? Comment repenser les métiers, autant sur le fond que dans la forme ?). Et enfin, la dernière table ronde a étudié sur « les modèles de demain » (Quelles aides de l’État ? Quelles lois ? Quelles politiques RSE en faveur de l’insertion professionnelle ? Comment passer à l’échelle ?).
Les grands témoins de cette journée
Dans la salle comble, le public écoute et échange sur ces thématiques, notamment des salariés en insertion. Des grands chefs d’entreprises, aussi, tels que Xavier Huillard, le directeur général du groupe Vinci depuis 2006, ou Jean-Jacques Salaun, le directeur général de Inditex France (Zara, H&M, Bershka) se sont exprimés pour saluer les valeurs et l’activité du groupe. Les députés Renaissance Sabrina Roubache, Lionel Royer-Perreaut et Claire Pitollat se sont également déplacés. En fin de journée, le sous-préfet délégué à l’égalité des chances, Laurent Carrié, a fait son apparition aux côtés du ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, Jean-Christophe Combe – ancien directeur général de la Croix-Rouge Française – venu conclure la journée de prospectives sur l’insertion professionnelle de demain.
Entre chaque table ronde, des prix pour les collaborateurs les plus « exemplaires » ont été remis. L’un d’eux, Salim Berrada, a retenu toute l’attention de l’assemblée. Ému aux larmes, le trentenaire a exprimé sa gratitude envers La Varappe d’avoir cru en lui : entré comme intérimaire, le jeune est passé en contrat à durée indéterminée (CDI) pour devenir chef d’équipe il y a peu. Une de ses collègues, Charlène Moutouh, veuve et mère de deux enfants, témoigne en tant que responsable de la Ressourcerie – Le dirigeable à Aubagne. La salariée gère aujourd’hui 46 personnes en réinsertion au quotidien. Autant de preuves pour croire, que la marge peut devenir la norme, et que l’insertion professionnelle a de belles années devant elle.
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