Le Crédit agricole Alpes Provence a publié le 7 février dernier les résultats de l’année 2024 dans ses locaux des Docks à Marseille. À cette occasion, Laurent Fromageau, directeur général a accordé à Gomet’ un entretien.
Vous êtes en poste depuis plus d’une année. Qu’avez vous appris sur cette région ?
Laurent Fromageau : Je la connaissais au travers de mes fonctions précédentes et je la connaissais pour l’avoir visité en tant que touriste. Je savais que c’était une région exceptionnelle. Depuis un an, je suis allé sur le terrain, j’ai rencontré beaucoup d’acteurs sur le territoire. Cette région, est comme une Petite France. Nous avons tous les potentiels, une économie très diversifiée, un système d’innovation très stimulant. Nous avons l’économie du bleu, l’économie du vert, l’économie du blanc… et l’économie du rouge pour mon président. (N.D.L.R. viticulteur).
Et dans le même temps, nous avons un concentré de tous les défis économiques et sociétaux avec des habitants très fragiles et puis des très grandes entreprises, de très belles entreprises avec des filières d’excellence, un tissu de PME et d’ETI très dense. Des filières d’avenir à développer, comme le numérique ou la santé.
Qu’est-ce qui vous a étonné ?
L.F. : Ce qui m’a étonné ? C’est l’énergie des entrepreneurs, l’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs. Je trouve un territoire exceptionnel par ses potentiels. Par ses défis aussi, il ne faut pas se voiler la face, des défis économiques et sociaux, peut-être plus marqués qu’ailleurs. Mais dans le même temps, nous avons tous les outils et nous avons les entrepreneurs avec des écosystèmes locaux performants. Travailler à l’avenir du territoire, c’est mon premier objectif avec le Crédit Agricole.
Et qu’avez-vous découvert sur la Caisse régionale du Crédit Agricole Alpes Provence ?
L.F. : Le Crédit Agricole, c’est l’assemblage de la proximité et du planétaire. Nous sommes 39 caisses régionales, ce qui est un choix sociétal. La raison ? C’est l’hyper proximité. Et dans le même temps, nous sommes le 9e groupe bancaire mondial. Avec de grands clients, comme CMA CGM qui est accompagné par le Crédit Agricole avec des équipes qui sont dans ces murs (aux Docks). Amundi est le 8e gestionnaire d’actifs au monde. Crédit Agricole Consumer personnel finance on Mobility, est le partenaire de Stellantis pour le financement des véhicules, notamment électriques. Mon job c’est d’assembler toutes ces expertises, tous ces outils, au service du territoire.
Notre modèle de développement, c’est l’universalité : tous les clients, des plus fragiles aux plus fortunés, des plus petites entreprises aux plus grands groupes, des plus jeunes au plus anciens. C’est l’universalité et l’utilité qui nous guident, l’utilité au client et au territoire. C’est notre raison d’être.
Quels sont, selon vous, les atouts du Crédit Agricole pour se développer dans un univers très concurrentiel ?
L.F. : Cette caisse Alpes Provence du Crédit Agricole, a un portefeuille de créances très diversifié et donc c’est très solide, peut-être plus qu’ailleurs. Nous avons une économie très diversifiée, un territoire très diversifié entre les hauts alpins, le Nord Vaucluse, Avignon, Aix, Marseille et dans Marseille, les différents quartiers. Ce qui fait que ce Crédit Agricole, a un portefeuille de crédit, de créances très diversifié et donc moins risqué.
La 2e chose, dans ce qui m’a surpris positivement, c’est l’unité, le collectif. Au sein du Conseil d’administration, sur le terrain, je trouve que le collectif prime, je ressens l’unité, et une fierté.
La 3e particularité, c’est la mobilisation des équipes autour de la satisfaction client. La note Google de 2024 est de 4,84 sur 5. Ça a bougé et j’en fais la priorité numéro un de l’entreprise, parce que c’est le premier levier de conquête.
Nous venons de décider, le 28 janvier, d’augmenter de 15 millions d’euros les fonds de Sofipaca
Parmi nos spécificités enfin, nous avons nos expertises et nos outils pour accompagner les ETI. Notre banque d’affaires Sofipaca vient de franchir la barre des 600 millions d’euros. Et nous venons de décider, le 28 janvier, d’augmenter de 15 millions d’euros les fonds de Sofipaca pour les opérations de haut de bilan, pour accompagner les entrepreneurs.
Notre région est largement urbanisée, marquée par une grande métropole alors que le Crédit agricole vient du monde rural. C’est un handicap ?
L.F. : Nous avons la capacité de nous développer et de gagner des parts de marché que n’ont pas certaines caisses régionales. C’est un projet de développement avec la possibilité de conquêtes sur les zones urbaines, sur la métropole.
Et puis, pour ce tissu d’entrepreneurs plein d’énergie, nous avons constitué des outils avec la Banque d’affaires, avec nos centres d’affaires entreprises, avec le service international. Nous avons la capacité à accélérer le développement et l’accompagnement des ETI, des PME et plus largement de tous les entrepreneurs.
Vous revendiquez un positionnement nouveau pour une banque de financeur, investisseur mais aussi conseil. Pourquoi le conseil ?
L.F. : Nous voulons apporter une expertise a 360°. Banquier, investisseur, conseil, c’est un élément clé. En 2024, nous avons acquis avec le groupe national R3, une société de conseil en RSE. Ils sont installés depuis le mois de juin à Aix. J’ai fait tout pour qu’ils arrivent à Aix. Nous avons quatre conseillers en transition énergétique, j’ai doublé les effectifs l’année dernière.
Nous accompagnons les entreprises dans leur stratégie bas-carbone, dans leur stratégie RSE, sur le plan stratégique. Sur l’axe de la santé, nous avons acquis au plan national le groupe Office santé (1). À Tarascon nous venons de valider avec Office santé une opération avec une trentaine de professionnels libéraux qui vont s’installer sur un Parc d’activités de santé, un pôle de santé pluridisciplinaire et médico-social, en lien physique direct avec le Centre hospitalier de Tarascon. Le pôle d’environ 1 000 m² accueillera un centre de dialyse et une maison de santé pluridisciplinaire. C’est 7 millions d’euros d’investissement. Nous intervenons en fonds propres pour 1,5 million et en crédit pour 3 millions. Nous avons noué un partenariat avec les hôpitaux de Marseille, pour accompagner les internes.
Nous considérons que notre rôle, notre mission de responsabilité économique et sociétale, c’est d’aider à relever les défis des transitions environnementale et sociétale que nous intégrons dans notre offre d’expertise à 360°.
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[En vue] Laurent Fromageau (Crédit Agricole Alpes Provence) en challenger conquérant
(1) Crédit Agricole Santé & Territoires, nouveau métier du groupe Crédit Agricole créé en 2023 a fait l’acquisition en novembre 2024 d’Office Santé, conseil en matière de conception, de construction et d’accompagnement au quotidien de structures collectives pluridisciplinaires de soins primaires. Avec Office Santé, Crédit Agricole Santé & Territoires souhaite ouvrir 240 structures collectives de soins primaires d’ici 2028 pour apporter une réponse aux déserts médicaux.