Lors du dernier conseil municipal de l’année 2022, ce vendredi 16 décembre, une grande majorité des élus s’est réjouit du transfert de certaines compétences de la Métropole Aix-Marseille à la Ville de Marseille. En revanche, la ville de Marseille voit ses dépenses augmenter de 98 millions d’euros à cause de la conjoncture économique et énergétique. Et les orientations budgétaires de Marseille ont également suscité les débats avec l’opposition.
Transfert de la compétence tourisme et un accord pour la voirie
Sous un tonnerre d’applaudissements, les quatre rapports (7, 8, 106 et 107) concernent la loi de décentralisation de l’action publique (loi 3DS), ont été adoptés. A partir du 1er janvier 2023, la Ville de Marseille récupère donc la compétence tourisme. L’Office du tourisme de Marseille sera présidée par l’adjoint à l’économie Laurent Lhardit. L’élu ne s’est pourtant pas exprimé. Cédric Dudieuzere, conseiller RN, n’a pas manqué de réagir en tant que fervent opposant de la politique touristique du Printemps Marseillais : « Votre mairie accueille les migrants, ce qui nuit au tourisme », scande-t-il. C’est le maire, Benoît Payan, qui lui rétorque :« Encore une fois ce matin vous nous montrez le visage horrible de l’extrême droite. »
✅ Les 4 rapports de la loi de décentralisation (3DS) sont tous adoptés. Le maire @BenoitPayan affirme : « Nous avons été plus loin que la loi 3DS. Nous allons bénéficier d’une réelle péréquation. Ce matin, Mesdames, Messieurs, Marseille est de retour » pic.twitter.com/sCa9Ragy0O
— Gomet’ (@Gometmedia) December 16, 2022
Après des mois de réflexion, depuis février 2022, Benoît Payan n’a pas souhaité récupérer la compétence voirie et propreté (nettoyage des rues, travaux, trottoirs, pistes cyclables). Néanmoins, l’accord obtenu auprès de la Métropole Aix-Marseille a été adopté au conseil ce vendredi. La ville pourra contrôler les décisions sans récupérer ni le budget ni les agents. Martine Vassal, la présidente de l’institution, solennelle, se félicite du chemin parcouru : « Nous sommes sur la création d’un outil qui va continuer à transformer notre territoire. L’engagement de lancer la Métropole de l’an II, je l’ai tenu. » Reconnaissant, Joël Canicave, l’adjoint aux Finances, souligne cet accord« inédit» scellé à l’issue de commissions de travail constructives.« Disons simplement que c’est remarquable. », déclare l’élu.
Des débats sur l’orientation budgétaire 2023
C’est une autre paire de manche pour aborder le budget 2023. En effet, la ville, comme toutes les autres communes françaises, accusent une forte augmentation des charges dues à l’inflation (+6%), au dégel du point d’indice des fonctionnaires et à la crise énergétique. En 2023, la municipalité devra faire face à 98 millions d’euros de charges en plus. En aparté, Joël Canicave assure ne pas financer cette hausse par le levier fiscal car« nous avons augmenté les recettes», explique-t-il à Gomet’. Le député Renaissance et conseiller municipal Lionel Royer-Perreaut, l’a d’ailleurs félicité pour cette bonne gestion.
En revanche, la ville veut continuer à rembourser sa dette à hauteur de 200 millions d’euros par an et de mettre en pause les investissements. Et cette orientation ne convient pas à plusieurs élus d’opposition comme Pierre Robin. Au lieu de rembourser la dette, le conseil municipal de droite préconise de« mettre en œuvre une diminution de la taxe foncière en 2023.» L’augmentation de cet impôt par la ville en 2022 avait déjà suscité son indignation au conseil municipal d’avril dernier.
Les conseillers municipaux se sont également penché sur le changement de nom de la piscine Saint-Charles. Dans le cadre de la politique paritaire de la ville, la majorité propose de lui donner le nom d’Alice Milliat, sportive féministe qui s’est battue pour la représentation des femmes dans le sport, explique Sébastien Jibrayel, adjoint au maire délégué au sport. Ce choix provoque de vives critiques : Bernard Marandat, conseiller municipal RN, dénonce « la nouvelle religion du féminophile exacerbé ».
Les élus ont ensuite débattu de l’avenir du Parc Chanot, et de la restructuration du réseau RTM, prévue pour 2025 (voir la vidéo d’Audrey Gatian, adjointe aux transports de Marseille ci-dessous). La concertation publique est ouverte jusqu’au 28 février 2023.
La concertation publique sur la refonte du réseau de bus de la @RTM_Officiel a commencé hier et se déroule jusqu’au 28 février. L’adjointe aux Transports @AudreyGatian nous explique pourquoi ⬇️ pic.twitter.com/Sr4iNUIMcC
— Gomet’ (@Gometmedia) December 16, 2022
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