Ce vendredi, les élus marseillais se retrouvent pour débattre de l’orientation budgétaire annuelle de la Ville et de la répartition des compétences avec la Métropole. Cette année, le budget sera donc voté en décembre lors de ce dernier conseil municipal de 2022, alors qu’il était jusqu’ici voté en avril. Malgré la hausse de la taxe foncière et la dotation de solidarité communautaire, la Ville de Marseille sera en effet contrainte de débourser 98 millions d’euros supplémentaires, selon les estimations, en raison de l’inflation, de la hausse des prix de l’énergie et des taux de crédit. « On ne peut pas y échapper si on veut payer nos fonctionnaires, rembourser nos crédits élevés (200 millions en moyenne chaque année) et continuer nos achats essentiels », argumente Joël Canicave, l’adjoint au maire en charge des finances, des moyens généraux et des budgets participatifs lors de la conférence de presse de pré-conseil organisée mercredi 14 décembre.
Récupération des compétences tourisme
Le conseil de vendredi doit également acter les changements de compétences. La Ville de Marseille récupère les compétences tourisme de la métropole, dont Laurent Lhardit, adjoint au maire de Marseille délégué au dynamisme économique, à lʼemploi et au tourisme durable, sera en charge.
Concernant l’éclairage public, il passera de la mairie à la Métropole que la Ville considère plus compétente. Une prolongation de la convention entre la Ville et la Métropole a cependant été décidée : c’est donc la mairie qui continuera à gérer l’éclairage public début 2023.
La mairie n’a finalement pas souhaité récupérer la voirie et propreté, mais Christine Juste et Perrine Prigent, deux élues Printemps Marseillais, sont pressenties pour être désignées conseillères à la propreté et à la voirie à la Métropole. Etant donné que Marseille est la plus grande ville de la métropole et que les habitants se plaignent auprès de la mairie de l’entretien et du traitement de leurs déchets par la Métropole, la Ville voulait récupérer la conduite de ces politiques.
Préemption de commerces et sobriété numérique
Le conseil municipal doit aussi se pencher sur la préemption des locaux commerciaux sur l’ensemble du territoire de la ville : la mairie veut pouvoir racheter des baux commerciaux, fonds artisanaux ou fonds de commerce pour les céder à un commerçant dans une visée d’intérêt général, pour les répartir équitablement, bref en avoir la maîtrise. Les commerçants devront donc proposer la vente de leur local à la Ville en priorité. Une longue étude a été menée au préalable sur les noyaux villageois. Marseille est la première commune française à préempter la ville entière.
C’est Christophe Hugon, conseiller municipal en charge de la transparence et de l’Open Data, qui porte la nouvelle politique de sobriété et de responsabilité numérique. Concernant principalement les sites de la mairie et le matériel utilisé par les élus, la Ville mise sur le matériel reconditionné, réparable et durable. Elle envisage aussi de lutter contre la fracture numérique et de rendre la gouvernance numérique plus éthique. Un plan numérique sera donc voté chaque année. Christophe Hugon affirme que l’objectif est que la mairie soit exemplaire.
Les conseillers municipaux présents vont également se prononcer sur le changement de nom de la piscine Saint Charles qui sera renommée piscine Alice Milliat dans le cadre de la politique de parité de la Ville. De nouvelles subventions seront aussi décidées pour aider les familles monoparentales des CCAS pendant cette période d’inflation. Audrey Gatian présentera un rapport sur la restructuration du réseau RTM qui aura lieu en 2025 : la Ville officialise ses demandes et souhaits en matière d’horaires, de fréquentation, de régularité et d’assiduité.
Samia Ghali interviendra quant à elle sur la rénovation urbaine des quartiers de La Castellane et de Bel Air avec un budget de 700 millions d’euros financés par l’Agence de rénovation urbaine. Le centre social de la Castellane sera notamment démoli pour le désenclaver, mesure attendue depuis 10 ans selon l’adjointe.