La décarbonation de l’industrie française s’accélère, pressée par la diminution des ressources planétaires. Dans ce contexte d’urgence climatique, la zone industrialo-portuaire (Zip) de Marseille-Fos se positionne aujourd’hui comme une terre d’accueil des pionniers de l’hydrogène “durable”. Parmi les prochains programmes structurants annoncés sur le bassin ; le projet HyVence. Il vise à produire de l’hydrogène bas carbone à destination de l’industrie, notamment pétrochimique, et des mobilités.
La ressource serait obtenue par électrolyse (60 MW), avec un raccordement des électrolyseurs, sur près de 40% du temps, à une centrale solaire (300 MWc). Paramètre inédit : ce parc sera composé de 500 hectares de panneaux photovoltaïques flottants sur des étangs de saumure de Lavalduc et l’Engrenier, dans la zone de Fos-sur-Mer. Par ailleurs, « HyVence a l’ambition d’être exemplaire en termes d’intégration paysagère et de soutenir la recherche en Paysage », renseigne l’École nationale supérieure de paysage dans un communiqué.
Un investissement de 600 millions d’euros
Le programme HyVence se distingue par l’intégration, sur un même site, d’une production photovoltaïque, raccordée aux électrolyseurs, et d’un transport de l’hydrogène vers les principaux sites industriels du bassin via des canalisations existantes. Porté par l’industriel historique Geosel Manosque (CA : 93 millions d’euros en 2021) sur les terres du Groupe Salins, et soutenu par le député de la 8e circonscription des Bouches-du-Rhône, Jean-Marc Zulesi (Ren), le projet nécessitera un investissement global d’environ 600 millions d’euros selon la Ville de Fos. La première mise en exploitation du site est attendue en 2025.
À terme, le potentiel du parc photovoltaïque porte sur 600 MWc. Avec une production électrique d’environ 800GWh par an, l’équivalent de la consommation domestique d’une ville comme Bordeaux. Cette puissance permettra à l’usine, dotée alors d’un électrolyseur de 125 MW, de produire jusqu’à 40 tonnes d’hydrogène “renouvelable” par jour, soit 15 000 tonnes par an – contre 84 000 tonnes annuelles pour le projet H2V Fos. Acteur majeur du stockage souterrain de produits pétroliers, Geosel espère également éviter le rejet quotidien de 100 000 tonnes de CO².
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