La fusion entre les métropoles et le départements est revenue sur le devant de la scène à l’occasion d’une réunion à l’Elysée. Emmanuel Macron qui recevait une quarantaine de parlementaires de la commission environnement, lundi 29 janvier dans la soirée, a évoqué différents thèmes, parmi lesquels cet épineux sujet. Il l’avait mentionné pour la première fois en avril 2017, sur le plateau de TF1 et avait semblé reculer lors de la commission nationale des territoires en juillet. « Moi, je retiens la parole du Premier ministre et du président de la République qui ont dit vouloir agir dans le respect de chacun et dans un souci d’efficacité », déclarait à l’époque Martine Vassal, la présidente du Département. Le Premier ministre, Edouard Philippe, lors du congrès des départements français qui se tenait à Marseille en octobre était resté évasif tout en promettant que les éventuels rapprochements seraient laissés à l’initiative des élus locaux. « Il faudra faire du sur-mesure, et pour faire du sur-mesure, nous sommes ouverts au dialogue… »
Selon François-Michel Lambert, député UDE-LREM de la 10e circonscription des Bouches-du-Rhône, présent lors de la rencontre de lundi soir, le président de la République a réaffirmé sa volonté de voir cinq fusions entre cinq métropoles et départements, parmi lesquels les Bouches-du-Rhône avec la Métropole Aix Marseille Provence. « Il a dit que cette fusion serait inéluctable en 2021 », confie le député à Gomet’. Les autres institutions concernées et évoquées par le Président sont le Nord avec Lille, les Alpes-Maritimes avec Nice et la Loire-Atlantique avec Nantes.
La ligne Nouvelle Paca, la gare souterraine St Charles abandonnées ?
Dans cette perspective, c’est aussi le mode de scrutin qui sera revu, « pour garantir une juste représentativité des communes », selon les propos du Président rapportés par François-Michel Lambert. Emmanuel Macron a, par ailleurs, laissé entendre, toujours selon le député, que les Métropoles « ont pour vocation première d’entrainer les territoires dans une dynamique au-delà même de ses frontières et que ce n’est pas le cas de toutes ». François-Michel Lambert analyse : « Indirectement, le chef de l’Etat voulait parler de l’immobilisme de la Métropole Aix-Marseille. » Et d’aller plus loin, puisque le président de la République a également signifié, selon le député « que beaucoup de territoires ont compris que les grands projets d’infrastructures n’étaient plus à l’ordre du jour et qu’il fallait trouver des solutions, notamment pour une mobilité plus efficace ».
Là-encore, le député partage son interprétation : « On comprend en filigrane que le projet de la gare Saint-Charles souterraine qui prendra 15 ans n’est pas pertinent, il faut des solutions à cinq ans », poursuit-il, évoquant une possible remise en question de ce chantier et de fait celui de la ligne Nouvelle Paca. Alors même que la semaine dernière, Jean-Claude Gaudin, président de la Métropole, Jean-Pierre Serrus, vice-président délégué aux transports et Frédéric Vigouroux, maire PS de Miramas, ont plaidé fait et cause pour ce dossier prioritaire auprès de la commission Duron.
Liens utiles.
> Pour François-Michel Lambert, seul « un projet commun » peut faire réussir la Métropole Aix-Marseille Provence
> A Paris, Jean-Claude Gaudin, Jean-Pierre Serrus et Frédéric Vigouroux défendent la Ligne Nouvelle Paca
> [Politique] Fusion Département-Métropole : Martine Vassal « prête à travailler avec le gouvernement »