L’AR-HLM réclame aussi l’abaissement de certaines normes, notamment les normes d’accessibilité, quand il s’agit de réhabiliter un bâti ancien. « Aujourd’hui, on nous demande de faire du neuf avec du vieux, alors que l’ancien n’a pas forcément besoin de répondre en entier aux exigences du neuf », s’insurge Pascal Riquet. Par ailleurs, « rénover ne permettra pas de répondre à toute la demande, il faut construire. L’objectif des constructions nouvelles est aussi de renouveler la population, pour mettre en place la mixité », ajoute-t-il.
Des conséquences sur l’économie locale
C’est un aspect qui ne saute pas particulièrement aux yeux lorsqu’on évoque les logements sociaux : leur poids économique majeur. Comme le souligne Pascal Friquet, « quand le locataire paye son loyer 400 euros au lieu de 700, cela crée un pouvoir d’achat de 300 euros, dépensés sur le territoire ». A cela s’ajoute la création d’emploi et de valeur générée dans le secteur du bâtiment : en 2019, le logement social a ainsi rapporté 955 millions d’euros de travaux aux entreprises du secteur, un montant toutefois en chute de 10% en 2020. « Les élus doivent comprendre les conséquences économiques du refus des permis de construire », poursuit Pascal Friquet.
La question de l’état des logements sociaux fait tristement écho à l’actualité de ces derniers jours, avec l’incendie survenu à la Cité des Flamants, où trois personnes ont trouvé la mort. Dans cette cité du 14e arrondissement gérée par le bailleur 13 Habitat, 114 logements sur 128 étaient squattés. En effet, comme l’indique Lionel Royer-Perreaut, président de 13Habitat, dans un communiqué, la cité connaissait déjà de graves problèmes de sécurité avant le drame. Elle doit être démolie dans les prochaines semaines et sera reconstruire par la suite. Entre temps, des solutions devront être trouvées pour reloger les rescapés.
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