« Le choix de la discrimination à la marseillaise »
En attendant, une grosse partie des 300 petits de Ruffi vont rester dans une école « qui a toujours était considérée comme provisoire, rappelle Valérie Diamanti. Les bâtiments sont devenus dangereux. Le plafond s’est même effondré au premier étage, un incident qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques », s’alarme l’élue. Pendant que les politiques s’affrontent dans l’enceinte municipale, les parents de Ruffi se sont réunis pour manifester leur colère devant l’hôtel de Ville : « Ce vote entérine un choix masqué d’une grande violence vis-à-vis des élèves et familles du quartier d’Arenc de Marseille. C’est une manière de les dénigrer, de les humilier. C’est le choix de la discrimination à la marseillaise », dénonce Leila Freih. Face à ces accusations, Danielle Casanova, se défend de toute volonté de discrimination. « La nouvelle école Antoine de Ruffi accueillera des élèves d’autres établissements en Rep comme Fonscolombe, Felix Pyat et Peyssonnel pour les soulager. On ne peut pas me taxer de vouloir favoriser les plus riches », assure-t-elle.
Les élèves restant dans les algecos iront à l’école internationale… dans 4 ans
Et l’adjointe à l’Education ajoute un autre argument : « A terme, les enfants de Ruffi iront aussi dans un nouvel établissement : l’école internationale d’Arenc », promet-elle. Malheureusement, l’ouverture de cette école est retardée de deux ans à cause d’un conflit d’intérêt dans la procédure d’attribution de marché et ne sera finalement pas prête avant 2024.
Les élèves de l’ancienne Ruffi devront donc attendre encore quatre ans avant de quitter leurs Algecos : « Ce n’est pas de mon fait si il y a du retard sur l’école internationale », se contente de justifier Danielle Casanova. « De plus, c’est l’inspecteur d’académie qui établit les périmètres scolaires », ajoute-t-elle. Les parents d’élèves ont d’ailleurs envoyé un courrier au Rectorat pour réclamer le transfert de leurs enfants dans la nouvelle école : « L’école Ruffi primaire a 17 classes, le nouveau groupe scolaire Antoine de Ruffi peut en accueillir 20. Il est tout à fait possible techniquement de transférer l’ensemble des élèves, 308, et des classes de l’école Ruffi vers le groupe scolaire Antoine de Ruffi pour son ouverture en septembre 2020. C’est juste un choix purement politique », dénonce une nouvelle fois les parents.
A la rentrée 2020, le nouveau groupe scolaire ne sera d’ailleurs pas complètement utilisé. « Nous ouvrirons 13 classes sur 20 afin d’anticiper le développement du quartier dans les années à venir », avoue Danièle Casanova. « On n’ouvre jamais toutes les classes en même temps. C’est la procédure habituelle ». Pendant que certaines classes resteront vides dans les locaux neufs, les enfants de l’ancienne Ruffi devront donc se contenter de leurs préfabriqués