« Quand on a entendu parler du plan Marseille en grand, on a tout de suite réclamé une base logistique, nécéssaire pour attirer des productions », explique Erika Wicke de Haeck à Gomet’, la présidente de l’Association régionale des techniciens du Sud-Est (ARTS). En tant que bénévole engagée, la directrice de production ne s’attendait pas à recevoir un coup de fil d’André Santelli, le délégué territorial du Centre national du cinéma (CNC) au plan France 2030. « Il est venu nous chercher pour constituer un dossier. Nous avons étonné tous nos partenaires en faisant naître un tel projet si rapidement », se félicite la présidente. Elle ne tarit pas d’éloges à l’égard du haut fonctionnaire : « C’est un tourbillon, André Santellli est absolument génial. Le ministère est super content, il est d’une efficacité redoutable, il a beaucoup œuvré.»
Pour boucler ce dossier en moins de trois mois, de juin à septembre 2022, l’association s’est appuyée sur le cabinet d’architecte de Kristell Filotico. Il fallait aussi un grand espace, bien localisé et disponible. C’est un régisseur qui a suggéré l’entrepôt de 4 000 m2, situé entre la fourrière municipale et le métroboulevard du Capitaine Gèze (14e), sur le site d’Euromediterranée. Le technicien y avait stocké de la décoration pendant le tournage de la future série Netflix« Transaltantique.»
Très vite, l’aménageur public Euromediterranée, gestionnaire de la friche, s’est impliqué pour faire avancer le projet. « Euromed’ a accepté de nous louer ce lieu sous une contrat de mise à disposition provisoire, à moindre frais. », se réjouit la présidente de l’ARTS qui gérera les lieux pendant au moins quatre ans. Le propriétaire, l’Etablissement public foncier Provence-Alpes-Côte d’Azur (EPF Paca), a également donné rapidement son accord.
Les hangars du cinéma : un soutien financier de l’État et de la Métropole
L’offre d’une base logistique à Marseille manquait ces dernières années. Depuis la fin de la possibilité d’utiliser une partie des locaux de la caserne militaire d’Aurelle (7e) au pied du fort Saint Nicolas (le Département des Bouches-du-Rhône y construit un collège), il était urgent de trouver une solution logistique pour les tournages à Marseille. La Ville de Marseille a un temps envisagé des locaux dans la zone d’activités de Château-Gombert.
En tant que présidente de la Métropole Aix-Marseille, Martine Vassal, s’est engagée à verser jusqu’à 80 000 euros par an à l’ARTS pour faire fonctionner la plateforme logistique baptisée provisoirement Les Hangars du cinéma. « Ce montant pourra être variable en fonction de notre activité, mais il n’excédera pas 80 000 euros », précise Erika Wicke de Haeck.
La directrice de production entend louer simultanément à quatre ou cinq productions sans que les locaux soient monopolisés par une seule production. « Notre but n’est pas de servir aux grosses séries. Nous voulons être complémentaires aux studios de Martigues et aux futurs studios de Saint-Louis Sucre. », abonde-t-elle.
Une plateforme opérationnelle en septembre
Les travaux d’aménagement devraient démarrer fin janvier 2023 grâce aux millions d’euros annoncés par la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak en visite à Marseille dimanche 8 et lundi 9 janvier 2023, pour préciser le cadre du volet cinéma du plan Marseille en grand. Habituée aux lieux provisoires, à l’image de l’industrie cinéma qui fabrique « des entreprises éphémères », l’association « a prévu des aménagements transportables » si elle doit déménager fin 2026.
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