Le loup est aux portes de Marseille. La preuve : début janvier, le cadavre d’un de ces canidés était retrouvé et photographié sur la route reliant Cassis à Carnoux, sûrement renversé par une voiture. Le cliché pris par un des agents du Parc national des Calanques (voir ci-dessous) a largement été relayé sur les réseaux sociaux. L’occasion pour le parc de rappeler l’importance de circuler à une vitesse modérée, d’autant que le loup est une espèce protégée.
Bien qu’on en entende davantage parler ces derniers jours, cela fait environ un an que la présence du loup est constatée à Marseille. Arrivé des Alpes italiennes, un couple de loups se serait vraisemblablement reprodui l’été dernier. Il y aurait donc à présent entre 5 à 7 loups dans le parc, indique son président Didier Réault, contacté par Gomet’. Le lieu précis où la petite famille a élu domicile n’est cependant pas communiqué, pour éviter aux esprits aventureux d’être tentés de partir à la recherche du loup …
Le loup, une espèce inoffensive pour l’Homme
Car si le loup n’est pas une menace pour l’Homme – aucune attaque de loup sur l’Homme n’a été constatée au fil des dernières décennies -, le contact avec ce dernier reste à éviter, pour ne pas le perturber. « Le loup est un animal nocturne et craintif. Il n’y a normalement pas de raison pour qu’il croise la route des randonneurs du parc », rassure Didier Réault. Ce dernier estime même que « la présence du loup est plutôt une bonne nouvelle, car cela montre que l’espace de protection du parc est efficace. »
Un point de vue partagé par Nicolas Jean, spécialiste des grands prédateurs pour l’Office français de la biodiversité (OFB), également joint par Gomet’ : « La vision négative que nous avons du loup découle de la symbolique qui émane de lui, au travers des contes notamment. De plus, dans la France rurale du Moyen-Âge, le loup représentait surtout une menace pour les troupeaux », rappelle-t-il. De fait, la présence du loup pose encore des problématiques dans les territoires agricoles. En janvier dernier, le maire de Cornillon-Confoux montait justement au créneau après qu’un éleveur a retrouvé mort un de ses agneaux (voir notre article). Dans les calanques, a priori, la problématique ne devrait pas se rencontrer, en l’absence de troupeaux.
Un régulateur de la biodiversité ?
Pour ce qui est de chasser, le loup s’attaque en priorité au gibier présent dans les Calanques, comme le sanglier et le chevreuil. « Nous avons constaté qu’il se nourrissait principalement de sanglier, ce qui permet de réguler la prolifération de cette espèce qui, de fait, laboure les sols et nuit d’une certaine façon à la biodiversité », poursuit Didier Réault. Il juge en outre le sanglier plus dangereux pour l’Homme que les loups, dans la mesure où il s’aventure plus près des habitations et attaque plus facilement.
Bien que l’espace côtier ne soit pas l’habitat de prédilection du loup, celui-ci pourrait s’installer durablement dans les Calanques « s’il y trouve un minimum de quiétude et des ressources alimentaires. Ce qui pourrait leur poser problème, à terme, c’est le manque d’eau pour s’hydrater. Mais le loup est une espèce très adaptable », estime Nicolas Jean. Et pour ceux qui seraient tentés d’aller troubler la quiétude des loups, rappelons simplement que l’atteinte à une espèce protégée est punie de trois ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende …
Liens utiles :
> La page de l’OFB dédiée au loup
> Le maire de Cornillon-Confoux sonne l’alerte face à la menace du loup
> Notre rubrique environnement