MACA (Aix) veut décoller au CES 2021 avec son “carcopter”

Présentée au CES Las Vegas 2021 du 11 au 14 janvier parmi 17 innovations de la Région Sud, le véhicule volant « carcopter » semble sortir d’un film de science-fiction. Pourtant, il appartient bien à la réalité de la start-up aixoise MACA (Make Accessible Carcopter to Anyone) qui développe son prototype depuis trois ans. Malgré « certaines réticences aux véhicules aériens du grand public » comme l’explique les fondateurs, la technologie alimentée à l’hydrogène pourrait séduire les investisseurs.

Forts de solides expériences en aéronautique, Thierry de Boisvilliers et Michael Krollak, ont décollé pour cette folle aventure en 2018. Toujours en poste chez Airbus, les entrepreneurs concoctent ce projet depuis trois ans même si la start-up est récente : « les statuts juridiques sont déposés depuis deux mois » nous confirment-ils. Les co-créateurs témoignent à Gomet’ leur enthousiasme de communiquer enfin sur leur produit novateur à l’occasion du CES Las Vegas 2021. Ils voient cet événement comme « une opportunité d’attirer des partenaires et des investisseurs ». A ce jour, le Carcopter mesure encore un tiers de l’échelle réelle soit 2,5 mètres. Néanmoins, ils annoncent : « Notre objectif à court terme est de réaliser un prototype à l’échelle réelle de 6 mètres » d’ici fin 2021.

Un virage prévu à l’hydrogène

La différenciation de MACA au regard de ses deux concurrents basés en Australie (Alauda) et en Croatie (DCL) réside dans sa volonté d’alimenter le véhicule à l’hydrogène. Le premier prototype décollera grâce à l’électricité en fin 2021, mais l’hydrogène viendra s’y substituer l’année suivante. « L’hydrogène a une densité énergétique 10 fois supérieure à celle de la batterie – masse équivalente », ce qui est donc très avantageux pour faire décoller l’engin à la verticale qui possède six moteurs. Selon Michael Krollak, il est nécessaire de « démystifier cette énergie » déjà « utilisée par les constructeurs automobiles japonais ou par l’aviation russe ».

MACA a choisi son fournisseur d’hydrogène : le suisse Green GT qui alimente, entre autres, des voitures de courses à l’hydrogène.

Une feuille de route ambitieuse

Les trois étapes à venir sont clairement énoncées. Avant fin 2021, la première étape pour MACA est de sortir son prototype de démonstration. Pour cela, les fondateurs annoncent un besoin de « 300 000€ de levée de fonds ». Ils ne cachent pas la possibilité de créer un crowdfunding pour accélérer les investissements. En 2022, leur agenda prévoit que le véhicule passe à l’hydrogène, pour être d’ici 2023 « présenté sur des circuits automobiles » et lors « d’événementiel autour du véhicule » se réjouit Thierry de Boisvilliers.

Conscients des appréhensions du grand public face aux véhicules aériens, les fondateurs souhaitent dans un premier temps, montrer le Carcopter sur des circuits comme le Paul Ricard ou celui des 24 heures du Mans afin de « booster l’acceptation sociale ». Commencer par les circuits automobiles « permettra de mieux partager l’innovation dans la sphère publique » au lieu « d’attendre 15 ans » avant que les véhicules puissent enfin voler. Repérée par la pépinière d’entreprises Cleantech de l’Arbois, MACA a intégré le site en janvier 2021.

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