L’idée d’un rapprochement des ports du Sud et de Lyon autour de Marseille refait surface. En 2018, lors du comité interministériel de la Mer (Cimer), Edouard Philippe annonce : « A la mi-2019, nous proposerons la création d’un groupement d’intérêt économique, qui réunira les ports de Marseille, de Sète, de Toulon, de Port la Nouvelle, de Nice et de Port-Vendres. Lyon y sera associé dans un second temps ». Trois ans plus tard, la proposition reste lettre morte. Mais le président de la République Emmanuel Macron ne l’a pas oubliée. Il l’a même relancée lors de son discours du Pharo de jeudi 2 septembre : « Marseille doit devenir la tête de pont de l’axe Rhône-Saône. Et à cet égard, la transformation du port maritime en un grand port fluvio-maritime allant de Marseille à Lyon doit se faire », annonce-t-il.
Marseille, c’est avant tout une vocation maritime. pic.twitter.com/qIdTrMdTd4
— Élysée (@Elysee) September 3, 2021
Un axe Marseille-Lyon complémentaire mais des rivalités avec Toulon et Sète
De l’aveu d’un membre de la direction du GPMM, « cette déclaration sonne comme une commande » aux autorités du port de Marseille pour la réalisation d’un avant-projet sur ce grand port fluvio-maritime du Sud de la France. A l’instar de la Ville de Marseille pour les écoles et de la Métropole pour les transports, le GPMM a six mois pour présenter un dossier concret à l’Elysée et au Président qui a prévenu de sa venue en octobre pour un point de mi-parcours et en février pour la finalisation.
Le lien entre le port et l’hinterland européen fera l’objet d’aménagements nouveaux et d’investissements exceptionnels. J’en prends ici l’engagement.
Emmanuel Macron
Verbatim : « Le port de Marseille mérite donc des investissements massifs »
« Le port de Marseille mérite donc des investissements massifs. Il doit être modernisé, mieux relié et pensé lui aussi en grand. Modernisé : nous voulons d’un port vert avec des quais enfin électrifiés, des financements seront garantis. Mieux reliés, dans le cadre du plan de Relance, la gare de fret Miramas sera rénovée et la desserte ferroviaire du môle Graveleau enfin réaménagée. Le lien entre le port et l’hinterland européen fera l’objet d’aménagements nouveaux et d’investissements exceptionnels. J’en prends ici l’engagement. Surtout, Marseille doit devenir la tête de pont de l’axe Rhône Saône. Et à cet égard, la transformation du port maritime en un grand port fluvio-maritime allant de Marseille à Lyon doit se faire, conservant son siège à Marseille, à travers une concertation avec les équipes de Lyon, permettra de lancer une infrastructure intégrée nouvelle. » Emmanuel Macron
Contrairement à son ancien Premier Ministre, Emmanuel Macron ne mentionne pour l’instant que Lyon comme partenaire potentiel. Quid de Sète et Toulon ? « Cela me semble beaucoup plus compliqué comme rapprochement. Si Lyon et Marseille sont complémentaires, Sète et Toulon ont des activités clairement concurrentes. Difficile dans ces conditions d’imaginer un guichet unique commercial », fait remarquer un professionnel de la place portuaire. De plus, les ports de Sète, contrôlé par la Région Occitanie, et Toulon, par la CCI du Var, ne sont pas directement gérés par l’Etat contrairement à Marseille. « Les deux institutions concernées risquent de ne pas être d’accord », prévient-il. D’autant plus qu’Emmanuel Macron a assuré dans son discours que le siège de la future infrastructure restera à Marseille.