Sites naturels et emblématiques de la Camargue, les Marais du Vigueirat et de Meyranne sont depuis 20 ans gérés par l’association les Amis du Marais de Vigueirat (AMV). Cette dernière a rejoint au mois d’octobre le Groupe SOS, spécialisé dans l’économie sociale (1er acteur européen du secteur avec 22 000 salariés), afin de développer et pérenniser ses actions sur ces deux territoires. À savoir « protéger la nature et sensibiliser le grand public à ce patrimoine, tout en ayant une activité économique et d’insertion par l’emploi », explique à Gomet’ Jean-Laurent Lucchesi, directeur d’AMV.
Un rapprochement qui intervient dans un contexte bien particulier. Car depuis cinq ans, le projet de l’association – financé à 75% par de l’argent public – subit les conséquences des baisses de subventions publiques. Ce qui aurait pu mettre en péril les volets développement économique et insertion. « L’arrivée du Groupe SOS nous permet de garder le projet tel que pensé initialement et de ne pas le restreindre à la seule protection de la nature », ajoute le directeur.
Allier nature, économie et insertion
L’association va donc continuer à mener ses trois axes d’actions prioritaires. En ce qui concerne la protection des marais du Vigueirat et de Meyranne, le rapprochement entre AMV et le Groupe SOS va consister à poursuivre les missions de conservation, gestion, suivi et surveillance des marais, comme cela a été « acté dans les conventions et planifié dans les plans de gestion des sites », met en avant le Groupe SOS dans un communiqué.
S’agissant du développement économique, l’association mise sur l’écotourisme (sous toutes ses formes, la location de van aménagé devient tendance).et l’agriculture. Concrètement, il s’agit d’une part de permettre la découverte des espaces naturels au plus grand nombre dans une logique de retombées économiques positives pour le territoire. D’autre part, le but est de maintenir et développer des activités agricoles respectueuses de la biodiversité en lien avec la protection de la nature et le développement touristique du site et du territoire.
Enfin, l’objectif est de continuer à déployer des activités d’insertion par l’emploi des habitants en zone rurale pour pallier à une offre d’insertion insuffisante sur le territoire. Comme par exemple consolider les activités d’entretien et de conservation des 1 500 hectares des deux sites et développer des prestations extérieures notamment dans le domaine de l’entretien des espaces verts et naturels en Pays d’Arles. Les équipes d’AMV travailleront pour cela aux côtés de l’association Brigades Nature, spécialisée dans l’aménagement et l’entretien des espaces naturels par des personnes en réinsertion, et de l’École des Paysages de la Transition Écologique, structure engagée dans la formation aux métiers verts, toutes deux membres du groupe SOS Transition Écologique.
Cap sur le développement
Ce rapprochement permet également à l’association des Amis du Marais de Vigueirat de retrouver une stabilité financière. Elle a en effet contracté un prêt associatif auprès du groupe SOS, à hauteur de 375 000 euros, pour éponger ses dettes. Une somme qu’elle devra rembourser mais, comme l’explique Jean-Laurent Lucchesi, « cela nous permet de repartir sur du développement et des bases saines ».
Derrière ce terme de « rapprochement» , il s’agit en fait d’une filialisation. La gouvernance de l’association passe sous la houlette du groupe SOS Transition Écologique, mais elle continue tout de même d’exister telle que jusqu’à présent. Parmi toutes les structures filialisées, AMV est la première association de protection de la nature à rejoindre les rangs du groupe SOS.
Repères
Les marais du Vigueirat s’étendant sur 1 200 hectares à la jonction du delta du Rhône et de la plaine steppique de la Crau. Ils accueillent chaque année 30 000 visiteurs désireux de découvrir sa biodiversité particulière. Pas moins de 2 000 espèces animales et végétales y sont observées, dont plus de 300 espèces d’oiseaux parmi lesquelles toutes les espèces de hérons d’Europe. On y trouve aussi cinq élevages de taureaux et chevaux de race Camargue qui pâturent à l’année sur le domaine.
Quant aux marais de Meyranne (275 hectares), entre Arles et Saint-Martin-de-Crau, l’absence de sel le différencie du reste du delta du Rhône. Ce type de marais tourbeux est rare en région méditerranéenne, tant et si bien qu’une Réserve Naturelle Régionale (RNR) pourrait être créée sur cet espace.
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