Comment réagissez-vous aux affaires judiciaires qui touchent Maryse Joissains et Alexandre Gallese ?
M.P : Cette gestion municipale est autocratique, fondée sur des éléments très personnels et avec très peu de transparence et de démocratie.
J’ai dit qu’il fallait un audit extérieur sur les marchés publics
Marc Pena
Marc Pena J’ai dit qu’il fallait un audit extérieur sur les marchés publics, qui nous permette demain avec une autre municipalité, non seulement de ne pas reproduire de telles pratiques, mais d’avoir tous les éléments pour laisser de côté définitivement ces pratiques. Ce n’est pas un petit incident, c’est structurel. En ce qui concerne Mme Joissains, au-delà de son problème personnel, ce qui me frappe chez elle est la manière dont elle considère la justice, dont elle en parle si mal. C’est la justice de la République, rendue au nom du peuple français, qui depuis quelques années a fait la preuve dans un certain nombre d’affaires de son indépendance.
C’est le rapport de Maryse Joissains à la justice française qui vous dérange ?
M.P : Elle ne peut pas parler comme ça, elle ne peut pas non plus dire que rien ne l’arrêtera, au-delà de la justice. Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie qu’elle mettra peut-être sa fille [ndlr : Sophie Joissains, conseillère municipale et sénatrice des Bouches-du-Rhône] ou un autre colistier si elle ne pouvait pas, elle, finalement candidater. Mais la manière dont elle dit « Je suis une dynastie » montre bien qu’elle voit ça de manière patrimoniale. Aix est une ville de parlement d’Ancien régime, j’ai l’impression qu’elle est encore vraiment de l’Ancien régime. Et, cerise sur le gâteau pour tout citoyen normalement constitué, elle semble dire « Qui n’a jamais eu d’une manière ou d’une autre six mois de prison avec sursis ? ». Mais de qui se moque-t-on ? Moi je ne connais personne qui a fait six mois de prison avec sursis. Quelle est cette banalisation d’une sanction qui n’est pas innocente en politique ? Je trouve cela ou désinvolte, ou cynique, ou les deux à la fois.
Comment comptez-vous faire campagne contre une Maryse Joissains notoirement agressive à l’égard de ses concurrents ?
M.P : Maryse Joissains formule des attaques personnelles. Moi, je souhaite me positionner sur le terrain politique. J’ai envie de débattre avec Mme Joissains sur sa gouvernance de la ville, sur sa politique de transports, en matière de logement, d’environnement, et j’ai envie de parler avec elle de la manière dont elle a positionné Aix si mal dans la Métropole. J’ai donc envie de parler de fond avec Maryse Joissains. Elle va souvent le refuser, mais c’est sur ce terrain qu’il faut aller. Et en ce qui me concerne, je pense que je suis son principal challenger.
Sur le fond justement, quel sera votre chantier prioritaire à engager à Aix ?
M.P : Il y a eu un tel loupé en matière de transports, la piétonnisation ne suffit pas. Aix est une ville totalement congestionnée. Je constate qu’à peu près 80 % du transport global dans la ville, c’est la voiture. C’est une catastrophe. Je veux revoir totalement le réseau des transports à Aix, dans ce qui relève de la compétence municipale. Je veux notamment un véritable plan vélo, pour faciliter les modes de déplacement doux.