Quelle relation souhaitez-vous entretenir avec la mairie centrale ?
Marion Bareille : Etre dans l’opposition n’est pas une fatalité. On a des intérêts qui sont en commun. Au-delà des compétences qui incombent à chaque collectivité, si on veut vraiment aider à améliorer la vie de tous les Marseillais, il faut que l’on puisse avancer main dans la main. Dans les quartiers des 13e et 14e arrondissements, il faut qu’on rende nos secteurs beaucoup plus attractifs car on sait que des retards ont été pris. La municipalité en parle dans son projet de gouverner autrement, on pourra avancer main dans la main dans ces sujets. On a des idées communes également sur l’urbanisme. Dans notre secteur, on a eu énormément de logements massifs, des infrastructures qui n’ont pas pu suivre et des logements insalubres. On doit faire face à ces problèmes. Aujourd’hui je le redis et le re-répète je ne donnerai d’avis favorables que pour les logements individuels voire des petits ensembles pour améliorer le logement des habitants. Sur ces sujets, j’ai besoin de la mairie centrale mais je sais que je serai suivie par la mairie centrale parce que sur ce point aussi on partage les mêmes idées .
Un autre sujet central, ce sont les écoles qui dépendent aussi de la mairie centrale. Si je me engagée en politique c’est pour ma fille, pour nos enfants pour qu’ils vivent dans un meilleur environnement possible. On sait que le virus est présent. Il faut que l’on puisse s’organiser au mieux pour la rentrée. Ce n’est pas ma compétence de donner des préconisations, je ne suis pas médecin. Par contre, je suis là pour appliquer les mesures, il faut qu’elles nous soient données par la mairie centrale. J’ai écrit un courrier à Madame Rubirola [envoyé le 12 août ndlr], j’attends un retour de sa part. C’est vraiment une attente aussi des parents, des enseignants.
Quels sont les compétences et les moyens dont dispose la mairie de secteur ?
Marion Bareille : J’ai été étonnée par le peu de moyen qui sont mis à notre disposition. Le budget de la mairie centrale est de 1,7 milliards d’euros. Pour la mairie des 13e et 14e arrondissements, j’ai trois millions d’euros. Je pèse 0,17% du budget de Marseille pour les 170 000 habitants que compte le 13-14 soit 20 % de la population marseillaise. Il y a un sacré déséquilibre, c’est difficile de pouvoir agir. Dans le budget qui nous a été alloué, il y a une part dédiée au budget de fonctionnement qui permet d’avancer sur des sujets de culture et une autre part qui est un budget d’équipement destiné à porter des travaux. Pour chaque habitant, c’est uniquement le budget de fonctionnement qui est réparti par rapport aux nombres d’habitants en compte. Il est de l’ordre de 1%, c’est vraiment très très faible.
On a également des compétences limitées, aujourd’hui j’ai plutôt un avis consultatif. J’ai fait là aussi un courrier à notre maire pour que l’on puisse décentraliser le pouvoir et donner des compétences aux mairies de secteur ce qui nous permettra d’avoir un rôle de proximité auprès des habitants et d’agir plus rapidement et efficacement dans le secteur. C’est d’ailleurs un sujet qui a été évoqué durant toute leur campagne [le Printemps marseillais ndlr] donc j’imagine que l’on nous apportera une réponse positive.
Comment voyez-vous le rôle de maire de secteur auprès des habitants ?
Marion Bareille: Pouvoir être sur le terrain, c’est une activité que j’ai fortement apprécié lors de la campagne. Je me suis donc organisée pour que dans mon agenda je sois au trois quart du temps sur le terrain en contact avec les habitants. Je souhaite agir pour tous les habitants. Je travaillerai main dans la main avec la mairie centrale nous avons des intérêts communs, nous travaillerons ensemble et je m’appuierai sur les autres collectivités.
Vous avez twitté récemment que l’emploi est crucial dans les 13e et 14e arrondissements. Comptez-vous mettre à profit votre poste de vice-présidente aux Plans locaux pluriannuels pour l’insertion et l’emploi (PLIE) et à l’emploi au sein de la Métropole pour créer de l’emploi dans votre secteur ?
Marion Bareille: On a un taux de chômage très élevé à Marseille. Nous ne sommes pas épargnés dans le 14e arrondissement. On a atteint des niveaux records pour nos jeunes. C’était important pour moi d’être dans une thématique utile à mon secteur. Il faut que nous rendions plus attractif notre territoire, en faisant en sorte que les entreprises s’installent dans les 13e et 14e arrondissements ce qui nous permettra de créer des emplois. Je souhaite également que nous accompagnons nos jeunes en leur proposant des formations qui répondent aux marchés de l’emploi. Il faut que nous redonnions goût aux études à nos jeunes. Il faut expliquer à nos jeunes qu’être issus d’un quartier difficile n’est pas une fatalité. On a de très belles réussites. On a déjà de belles ressources au sein de notre secteur : le Technopôle de Château-Gombert, le site de l’université à Saint-Jérôme. Nous avons de belles entreprises, de beaux projets comme le projet Ricard Epopée qui vise à créer un village autour de l’innovation et de l’entreprenariat. Il y a aussi le MIN des Arnavaux qui va permettre de créer 1500 emplois.