Corsica Ferries : un lourd contentieux
Comme à chaque fois depuis 2002, Corsica Ferries, qui est pourtant leader sur les passagers avec environ 76% du marché, perd la DSP. D’après le rapport, « le candidat Corsica Ferries présente des navires qui ne répondent pas aux exigences de transport de passagers et de convoyeurs […] Le candidat ne justifie pas le nombre de cabines disponibles ». L’Assemblée retient donc une non-conformité de l’offre de l’opérateur aux navires jaunes.
La compagnie malheureuse ne comprend toujours pas la décision des autorités corses, et s’estime lésée. « Corsica Ferries était, une fois encore, la mieux disante avec une proposition 60% moins chère, affirme l’opérateur dans un communiqué du 16 février, soit une différence de près de 100 millions d’euros sur 22 mois de DSP ». La compagnie franco-italienne n’assurera aucun trajet entre Marseille et la Corse avant début 2023. Un nouvel appel d’offres sera communiqué avant cette date par l’OTC afin d’attribuer les lignes pour une nouvelle DSP sur la période 2023-2024.
Le différend qui oppose les autorités corses à la compagnie Corsica Ferries ne date pas d’hier. En 2017, la Collectivité Corse avait été condamnée par le Tribunal Administratif de Bastia à verser 84,3 millions d’euros à l’opérateur franco-italien. Corsica Ferries, qui en réclamait plus, avait fait appel de cette décision. La compagnie a obtenu gain de cause en février dernier ; l’amende a été réévaluée à 86,3 millions d’euros. Cette condamnation a été prononcée en réparation à un préjudice lié au « subventionnement illégal » de sa concurrente, l’ex-Société nationale Corse Méditerranée, entre 2007 et 2013. La SNCM bénéficiait notamment d’une aide de service complémentaire pour l’exploitation de deux de ses navires en période de pointe.
Document source : le rapport du président du conseil exécutif de Corse
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