Le village nautique de la Soleam et de la Métropole sur l’anse du Pharo ne fait pas l’unanimité. C’est au tour du député LR, ancien président de Marseille Provence Métropole, Guy Teissier, de contester le projet dévoilé le 2 février dernier par Martine Vassal, la présidente LR de la Métropole et Lionel Royer-Perreaut, vice-président LR du Conseil de territire Marseille Provence et président de la Soleam.
Pour rappel, la Métropole envisage d’investir huit millions d’euros pour moderniser le site avec notamment la réalisation d’une digue : « Elle vise principalement à protéger le plan d’eau afin d’y créer des postes de travail à flot en support des activités techniques et commerciales », explique la Métropole dans la description du projet (voir en bas de l’article). Mais l’élu du groupe majoritaire explique à Gomet’ : « cet équipement n’est pas indispensable. Le prix d’une digue sur six à huit mètres de fond est exorbitant et la Métropole n’en a pas les moyens », alerte Guy Teissier. Globalement, le projet lui semble « très coûteux ». Il reproche à la Métropole de ne pas avoir consulté suffisamment les professionnels : « On a peut-être parlé trop vite par excès de communication », tacle-t-il ses camarades.
Anse du Pharo : des équipements chers et inutiles
Effectivement, le groupement des professionnels du nautisme est passablement énervé de l’attitude de la Métropole : « C’est un projet qui a plus de dix ans et ils le remettent sur le tapis sans nous demander notre avis », peste un représentant du groupement contacté par Gomet’. Et d’enchaîner sur une autre dépense inutile selon lui, l’installation d’une nouvelle grue de levage : « Ils ont décrété qu’on manquait de grutage alors qu’on est certainement le port le mieux équipé », s’agace le chef d’entreprise. Le dépité Guy Teissier va dans le même sens « Nous n’avons pas non plus besoin d’une grue de levage sur le site. On ne doit pas faire un nouveau chantier naval sur ce site. Ce serait le dénaturer », estime-t-il. Et de préciser que lorsqu’il était à la tête de MPM, « nous avons acheté plusieurs grues pour les besoins d’autres chantiers et leur entretien coûte très cher à long terme ».
Un manque de vision globale pour les professionnels
Le député mise sur un projet de plus petite taille « avec des artisans davantage tournés sur la plaisance avec des charpentiers et des spécialistes de la voile ». Il souhaiterait même l’ouvrir davantage au public « avec un petit bistrot ». De son côté, le groupement des professionnels du nautisme regrette le « manque de vision globale » : « On est pas un vrai port de plaisance. On manque terriblement de places pour les visiteurs et il y a les bateaux de la police, des affaires maritimes qui prennent de l’espace alors qu’ils n’ont rien à faire là », explique le représentant. Il plaide pour un déménagement de ces bâtiments sur le territoire du GPMM. « Cela aurait déjà dû être fait depuis longtemps. On ne fait que des petits aménagements par-ci par-là sans demander l’avis des principaux intéressés. Il n’y a aucune stratégie d’ensemble. On est face à des institutions qui ne veulent pas que les choses changent », conclut-il.
Document source : le rapport au conseil de la Métropole
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