Depuis la venue d’Emmanuel Macron avec son plan Marseille en grand, la mairie et la Métropole tentent d’apaiser leurs relations malgré les divergences politiques. Le président de la République a été clair : « Il faut que vous vous mettiez d’accord entre vous pour faire sauter les blocages ». En clair, pour obtenir les milliards de l’Etat, la Métropole doit se réformer et permettre à Marseille de mener la politique qu’elle entend.
Le message est bien passé à l’Hôtel de Ville comme au Pharo. Lors du dernier conseil municipal, le maire Benoît Payan a même salué la sortie de crise négociée par Martine Vassal pour la fin de la grève des éboueurs. « Il va neiger », s’amusait un proche de la présidente de la Métropole à la sortie de l’hémicycle de Bargemon. Reste maintenant à avancer sur la gouvernance de la Métropole « qui ne convient à personne, ni aux élus, ni aux habitants, ni à l’Etat », rappelle Martine Vassal au conseil métropolitain du jeudi 7 octobre. L’adversaire malheureuse de Benoît Payan aux municipales doit mener une réforme tambour battant avec un point d’étape le 15 octobre à l’occasion du retour d’Emmanuel Macron à Marseille.
Une main tendue pour un accord rapide
A quelques jours de cette nouvelle visite présidentielle, Martine Vassal doit accélérer : « Maintenant, il faut que les choses soient dites et écrites noir sur blanc », insiste-t-elle. Aussi, elle va réunir à nouveau les 92 maires de la Métropole lors d’une conférence mardi 12 octobre pour arrêter une première proposition de réforme à présenter au chef de l’Etat. Selon nos informations, le préfet, Christophe Mirmand sera présent et s’adressera aux élus.
Pour l’instant, un sujet fait consensus côté élus : le retour des compétences de proximité aux communes. Mais le cas particulier de Marseille est au centre des débats. Benoît Payan n’a pas manqué de le rappeler : « Tant que nous n’aurons pas réglé le problème de souveraineté de Marseille, nous continuerons de polluer le conseil métropolitain avec des débats marseillo-marseillais », prévient-il. Pour y parvenir, il se dit prêt à tendre la main à Martine Vassal « pour que nous réussissions dès mardi prochain à trouver un texte qui puisse ouvrir la porte à la modification de la gouvernance ». Une main que la présidente de la Métropole semble prête à saisir. Mais la paix reste fragile et le moindre écart peut la faire voler en éclat.
L’alliance ne tient qu’à un fil
Quelques minutes après son intervention au Pharo, Benoît Payan se lève de son siège, monte à la tribune sous les yeux ébahis de Martine Vassal. Il échange quelques mots avec le directeur de cabinet, Marc Jolibois, puis quitte l’hémicycle sans explications apparentes. Furieuse, Martine Vassal coupe net les débats : « Ce que fait le maire de Marseille est irrespectueux. C’est inacceptable de partir avant que j’ai pu répondre ! », enrage-t-elle. Et sa colère de retomber dans la foulée sur Sophie Camard, la présidente du groupe Pour le bien commun de la Métropole, qui se voit privée de parole sur le rapport de la chambre régionale des comptes finalement passé au second plan des débats. La maire du premier secteur de Marseille décide de quitter à son tour l’hémicycle sous les huées de l’aile droite de l’assemblée. Peu de temps après, l’explication sur le départ de Benoît Payan arrive. La famille de Bernard Tapie attend le maire à l’hôtel de Ville. Le maire de Marseille rejoindra même son siège un peu plus d’une heure après pour reprendre les débats.
La présidente de la Métropole @MartineVassal est furieuse 💥
— Gomet’ (@Gometmedia) October 7, 2021
Le maire de Marseille @BenoitPayan vient de quitter la séance pour rejoindre la famille de #BernardTapie à l’hôtel de ville en plein débat sur la réforme métropolitaine
“Puisque c’est comme ça, on passe aux rapports” pic.twitter.com/1P9yMgSZsK
Payan-Vassal, « les yeux dans les yeux »
Les esprits se calment finalement. Le conseil se termine dans une ambiance plus cordiale. Martine Vassal fait un nouveau pas vers le maire de Marseille : « Je vous propose que l’on se voit tous les deux, les yeux dans les yeux, avant mardi pour travailler ensemble et mettre sur papier vos souhaits en matière de retour de compétences pour Marseille (…) Il faut absolument qu’on fasse cette proposition ensemble », insiste-t-elle. Sans vraiment répondre à l’invitation, Benoît Payan joue aussi l’apaisement : « Il faut prouver que l’on peut y arriver ensemble », déclare-t-il avant de préciser « sinon, on risque de voir le gouvernement faire passer en force par la loi des décisions qui ne conviendront ni à vous, ni à moi ».
Je veux faire passer un message d’unité et de travail en commun. J’invite le maire de Marseille @BenoitPayan le plus rapidement possible à discuter et travailler ensemble.
— Martine VASSAL (@MartineVassal) October 7, 2021
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