Martine Vassal vide son sac. « Cette Métropole, personne n’en est content, moi non plus (…) on nous a refilé un truc qui ne marche pas », déplore sa présidente LR ce jeudi 7 octobre. Soutenue par plusieurs maires LR présents ce matin-là au Palais du Pharo, Martine Vassal se montre très critique sur la structure créée en 2016 par l’État, et qu’elle préside depuis 2019. La native de Marseille souhaite accélérer la réforme de la Métropole, à une semaine du retour d’Emmanuel Macron dans la cité phocéenne. Lors de son dernier passage à Marseille, début septembre, le chef de l’État réclamait, dans le cadre de son plan “Marseille en grand”, une évolution de la gouvernance métropolitaine (notre article).
Ma position n’a jamais changé. J’ai toujours été pour une métropole stratégique, une métropole de projets et que la proximité aille au plus près des habitants. pic.twitter.com/x8Hj1ru9gi
— Martine VASSAL (@MartineVassal) October 7, 2021
Martine Vassal a sollicité ce matin la presse au Palais du Pharo, peu avant le conseil métropolitain de l’après-midi. Supposée aborder en priorité le désavantageux rapport de la chambre régionale des comptes (CRC), rendu public le jour même, la conférence a davantage porté sur la réforme métropolitaine. « Je souhaite une Métropole stratégique et de projets (…) nous devons rendre les compétences de proximité aux communes, et aux maires de secteur pour le cas marseillais », affirme Martine Vassal. Elle ne veut plus gérer la collecte des déchets, la voirie, ni l’éclairage public métropolitain. « Quand on a un trou de chaussée à reboucher, quand on doit nettoyer une rue, ou changer une ampoule, c’est au maire de le faire », observe la présidente. Un discours qui rejoint presque mot pour mot celui de Benoît Payan.
La présidente de la Métropole répond d’ailleurs aux récentes déclarations du maire de Marseille. « Je veux sortir des polémiques stériles, et tendre la main à Benoît Payan, pour ne pas qu’il s’isole », lance Martine Vassal. Dans un une lettre adressée au chef de l’État, le maire PS de Marseille réclame que le président de la République « rende à Marseille sa souveraineté », avec plus de compétences opérationnelles de proximité. Martine Vassal et Benoît Payan semblent pour une fois emprunter le même chemin vers la réforme très attendue de la Métropole.
« C’est à l’État de réparer ses erreurs (…) notre Métropole est obèse »
Georges Cristiani, maire de Mimet
Face aux caméras, Martine Vassal interpelle les élus locaux de tous bords : « on est ensemble dans cette galère, et on veut tous la même chose », rappelle la présidente de la Métropole. Elle annonce pour la semaine prochaine, « une proposition globale et concrète à faire au président de la République, une proposition à la hauteur de la deuxième métropole de France ». Cette suggestion sera formulée dans les jours suivants la conférence des maires du mardi 12 octobre. Au delà du transfert des compétences, deux autres questions apparaissent aussi dans l’agenda fixé par Emmanuel Macron : l’avenir des conseils de territoire, et l’évolution des attributions de compensation. Sur le premier point, la présidente de la Métropole précise ne pas être favorable à un conseil de territoire spécifique à Marseille.
En toute fin de séance du conseil métropolitain ce jeudi après-midi, Martine Vassal a proposé à Benoît Payan un échange « les yeux dans les yeux » afin d’établir une stratégie commune sur la réforme métropolitaine. Les deux Marseillais d’origine veulent se concerter pour présenter un projet cohérent au Président de la République le 16 octobre.
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