Une courte trêve se profile entre gauche et droite à la mairie de Marseille. Pour le conseil municipal de rentrée prévu vendredi 1er octobre, « il ne devrait pas y avoir de débats trop houleux », promet l’adjoint aux finances PS Joël Canicave. Une accalmie qu’il attribue notamment à la visite du Président de la République : « Sa demande d’entente entre les collectivités pousse à des relations plus apaisées », avance-t-il. Pour autant, sur les 170 rapports inscrits au menu, plusieurs décisions intéresseront les habitants.
Une flambée de la taxe d’habitation pour les résidences secondaires
Après Paris, Lyon ou Montpellier, Marseille augmente la taxe d’habitation pour les résidences secondaires. L’objectif : pousser les propriétaires à remettre leurs logements sur le marché locatif longue durée. Cette nouvelle décision fait suite à la délibération « anti Airbnb » votée en mai dernier et adoptée par la Métropole. « Nous souhaitons remettre du logement dans le circuit normal de la location pour ceux qui en ont le plus besoin », explique Joël Canicave. La note est salée pour les propriétaires car la majoration de la taxe d’habitation passe de 20% à 60%. Mais « le but n’est pas de renflouer les caisses », assure l’adjoint aux finances. D’ailleurs, il ne sait pas exactement combien lui rapportera cette nouvelle hausse d’impôts qui pourrait concerner environ 14 000 logements. « L’idéal, ce serait que cela ne nous rapporte plus rien. Cela voudrait dire qu’ils seraient tous loués à des personnes qui en ont besoin », affirme-t-il.
Immobilier toujours avec l’adoption de la charte de la construction durable. Annoncé par Mathilde Chaboche en mars dernier, ce texte est élaboré avec les promoteurs, les bailleurs sociaux, la fédération du BTP, les architectes et diverses associations (Laisse Béton, Fondation abbé Pierre, centre-ville pour tous, France Nature Environnement…). « Ce n’est pas un outil réglementaire, prévient Joël Canicave. Plutôt une démarche partenariale ». La charte porte sur dix engagements : favoriser la biodiversité, développer la mixité sociale, proposer des espaces communs… Des ateliers seront régulièrement organisés autour de ces thèmes pour vérifier la bonne application des engagements.
La mairie se penche à nouveau sur l’avenir du Parc Chanot
La mairie continue aussi de travailler sur son propre patrimoine. A commencer par le Parc Chanot dont elle propriétaire. Tandis que la précédente majorité avait projeté d’y installer une grande salle de concert type Arena, la nouvelle équipe se lance dans une nouvelle réflexion sur l’avenir du palais des congrès marseillais. Pour commencer, elle va faire appel à des experts pour « [nous] conseiller sur la reconduction nécessaire du contrat de gestion avec la Safim », explique Joël Canicave. La société exploitante du Parc Chanot depuis plus de trente ans devait à l’origine rendre les clés en 2020. Mais son bail a finalement été prolongé de deux ans par Benoît Payan. La mairie veut se donner le temps de peaufiner un nouveau projet d’aménagement sur Chanot et évoque « une reconduction de trois ans maximum » de la DSP « mais c’est en négociation avec le préfet », précise Joël Canicave. Pour accompagner sa réflexion, la mission d’assistance à maîtrise d’ouvrage devra commencer par faire des propositions sur le projet global souhaité par la commune. « On ne veut pas s’arrêter à Chanot, déclare l’adjoint aux finances. On veut élargir notre vision à l’ensemble de l’embouchure de l’Huveaune et cela comprend le devenir du Palais des Sports vieillissant, du Parc Borély et de l’hippodrome dont la pertinence reste toujours en suspens ».
Marseille devient « Ville amie des enfants »
Après l’immobilier, une autre priorité de la majorité municipale est à l’ordre du jour de ce conseil : l’éducation. Sophie Guérard, l’adjointe en charge de la place de l’enfant dans la ville, annonce l’obtention du label « Ville Amie des enfants » de l’Unicef. Pour décrocher ce dernier, la commune a élaboré un plan d’actions sur six ans avec quatre axes prioritaires : assurer le bien-être de chaque enfant, lutter contre l’exclusion, proposer un parcours éducatif de grande qualité et promouvoir la participation et l’engagement à la vie de la cité. Parmi les actions concrètes, la Ville de Marseille entend ainsi lutter contre la pollution de l’air avec la piétonnisation des abords des établissements, l’installation de capteur dans les classes ou encore des locaux à vélos et à trottinettes. En matière d’égalité, « de nouveaux critères d’attribution des places en crèche seront dévoilés en novembre prochain », annonce Sophie Guérard. La mairie va également créer un conseil municipal des enfants.
Par contre, du côté du fameux Plan écoles, peu de nouveautés pour le moment alors qu’Emmanuel Macron est attendu à Marseille le 15 octobre prochain. « Le travail est engagé depuis longtemps et honnêtement, les services de l’Etat ont été impressionnés par ce que nous leur avons montré, notre souci du détail », assure Joël Canicave. La mairie et l’Elysée hésitent encore sur le type d’établissement public à mettre en place pour porter le grand chantier des écoles marseillaises. « SPLA-IN, société d’économie mixte… plusieurs options sont étudiées. Mais ne vous inquiétez pas, monsieur le maire fera bientôt une déclaration à ce sujet », avance-t-il.
Document source : les délibérations du conseil municipal du 1er octobre
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