Ils nous reçoivent au restaurant Le République le 16 octobre, vêtus d’un tee-shirt blanc grimé du mot « MarseilleS » en bleu clair, celui de la mer et de l’OM. Le journaliste Philippe Pujol, la cheffe d’entreprise Marie-Laure Guidi et l’universitaire Alain Cabras, avec 13 autres personnalités du territoire (liste complète ci-dessous), lancent un institut de l’interculturalité pour étudier les cultures, valoriser la diversité de la ville pour tenter de réduire les fractures sociales. Si les membres fondateurs entendent « changer Marseille en profondeur », ils sont convaincus que ce changement passera par l’université et le monde économique.
Les membres fondateurs du collectif MarseilleS – Marseille au pluriel
Jean-Michel Aupy, Christophe Baralotto, Nicolas Barthe, Eric Berton, Alain Cabras, Jean-Luc Chauvin, Jean-Baptiste Geissler, Alexis Gibellini, Marie-Laure Guidi, Thomas Kerjean, Romain Lafont, Laurent Laïk, Denis Liotta, Marianne Morini, Fabrice Necas, Philippe Pujol, Aix-Marseille Université représentée par Eric Berton, CCI Aix-Marseille Provence représentée par Jean-Luc Chauvin.
« Ce projet n’est pas un truc léger de plus, c’est très sérieux », insiste Philippe Pujol qui raconte la vie des plus vulnérables dans ses livres. Le journaliste sera en charge de produire des reportages, couplés à des recherches universitaires. La publication de ce contenu sociologique doit permettre de « vulgariser une méthode en décryptant les cultures », poursuit Alain Cabras, et ainsi faire émerger des valeurs communes qui lient les Marseillais.
Création d’un diplôme université de management interculturel
Des formations au sein des entreprises seront également dispensées par l’institut MarseilleS car « l’entreprise c’est encore un des derniers lieux qui rassemble », évoque le professeur. De fait, le collectif annonce créer un diplôme universitaire de management interculturel en partenariat avec Aix-Marseille Université dès la rentrée 2024. « Ce diplôme sera ouvert en formation continue à toutes les entreprises », précise Romain Laffont, le vice-président de l’université au partenariat avec le monde socio-économique, présent dans la salle et également membre du collectif.
Si les membres fondateurs veulent nouer plusieurs partenariats avec l’université, les collectivités ou les entreprises, ils souhaitent rester indépendants en diversifiant les sources de financement publiques et privées. « Qu’on soit bien clairs, on ne s’interdira pas de répondre à des appels à projets de l’État ou des collectivités si cela fait sens », pointe Marie-Laure Guidi.
Marseille(S) : L’OM comme modèle
La cheffe d’entreprise, fidèle au stade Vélodrome de l’Olympique de Marseille depuis « toute petite », s’inspire de ce lieu commun qui rassemble tous les habitants pour le faire passer à l’échelle. « C’est le seul endroit où les Marseillais se sentent du même Marseille », soutient-elle. Philippe Pujol précise : « C’est parce qu’on se fédère qu’on aime l’OM, et pas parce qu’on aime l’OM qu’on se fédère. »
A terme, leur ambition est de produire le label « MarseilleS » pour estampiller des projets et des entreprises du territoire répondant à certains critères du vivre ensemble. Le collectif souhaite également fédérer autour de projets culturels forts comme une biennale des femmes de la Méditerranée car « les femmes sont l’une des clés pour ramener de la cohésion autour de valeurs communes », sourit Marie-Laure Guidi.
Lien utile :
> [On aime] Lancement du collectif MarseilleS pour valoriser la diversité