Gomet’ avec ses partenaires, Région Sud Investissement et le cabinet Crowe Ficorec, publie tous les semestres le baromètre métropolitain des levées de fonds. En juillet 2021, nous avons diffusé l’ensemble des données et analyses du baromètre 2020. Retrouvez en ce début août, chaque jour, les principaux extraits. Lors des levées de fonds, l’expert-comptable est incontournable. En plus de la certification des documents financiers, il a un rôle de conseil de plus en plus important. Pour Gomet’, Matthieu Capuono, directeur associé du cabinet Crowe Ficorec, analyse l’année qui vient de s’écouler.
Quel est le rôle de l’expert-comptable dans une levée de fonds ?
Matthieu Capuono : L’expert-comptable est incontournable dans une levée de fonds. Quoiqu’il arrive, les documents comptables de l’entreprise passeront entre ses mains à un moment de l’opération et il devra les certifiés, c’est obligatoire. Mais ça, c’est le minimum qu’il peut faire. Depuis quelques années, son rôle évolue. Il ne se cantonne plus à la comptabilité et s’affirme en véritable conseil des dirigeants tout au long de la vie de l’entreprise. Nous avons une vision globale de la société, nous connaissons les financiers et les juristes. Aussi, les experts-comptables sont un précieux allié pour la préparation en amont d’une levée de fonds. Ils accompagnent le patron juridiquement, socialement, comptablement dans la préparation de la documentation financière. Le dirigeant reste le maître à bord mais l’expert-comptable est le co-pilote. En tous cas, c’est ce que l’on fait chez Crowe-Ficorec.
Comment avez-vous fait évoluer votre cabinet pour intervenir dans les levées de fonds ?
M.C : Ficorec s’est structuré de manière à intervenir au plus tôt dans ce type d’opérations. Depuis le mois dernier, nous avons un partenariat avec Bpifrance. Nous recevons chaque mois leurs équipes pour étudier des dossiers, pour faire de la formation et pour récolter des informations terrain. Nos clients sont au courant de ce travail et donc, mécaniquement dans leur esprit, quand ils se lancent dans une levée de fonds, ils vont penser à notre cabinet. Ce sont des sujets qui nous passionnent car la cession de la trésorerie, que ce soit pour de l’amorçage, du développement ou du financement de BFR (besoin en fonds de roulement), est une étape clé dans la vie de l’entreprise et donne une nouvelle dimension à notre métier.
Depuis combien de temps les experts-comptables s’impliquent dans ces opérations ?
M.C : C’est historique chez nous. Par exemple, mon père, l’un des associés-fondateurs, était directeur financier. Nous avons donc toujours intégré une vision très proche de la direction avec du conseil stratégique. Au fil de l’eau, ça s’est infusé au sein des équipes. Ensuite, je suis arrivé des Etats-Unis avec une approche complémentaire de la gestion de l’entreprise, de développement international. Mon associée, Margot Berge-Hours, est arrivé pour sa part avec sa patte sur la gestion patrimoniale. C’est un peu moins présent globalement chez les collègues car jusqu’à maintenant, l’ordre des experts-comptables n’avait pas su véritablement marketer une offre. Et surtout, en tant que profession réglementée, jusqu’à présent, nous ne pouvions pas facturer d’honoraires au succès. C’était très frustrant d’être cantonné au forfait pendant que beaucoup de nos confrères, qui ne font que du conseil en transaction, se rémunéraient en fonction de la réussite de l’opération. La règle a changé il y a quatre ans et désormais, c’est plus motivant de pouvoir être récompensé en fonction du succès de l’opération.