A l’occasion de la sortie en juillet, nous revenons en ce mois d’août sur les initiatives des acteurs locaux en matière de mécénat. Aujourd’hui focus sur le projet de plateforme, sorte de place de marché du mécénat en Provence, qui devrait aboutir en fin d’année.
En 2017, plusieurs entreprises du Top 20 travaillaient sur une place de marché du mécénat en Provence mais elle n’a pas aboutie. Seules trois entreprises du territoire sont restées mobilisées autour du projet : Onet, le fonds de dotation de la Compagnie Fruitière et Delta Assurances, fédérées par la Fondation de Marseille. Cette collaboration a fait émerger le besoin de construire une « plateforme du mécénat » numérique, qui sera proposée aux entreprises locales fin 2021. Le but ? « Agréger des projets sociaux sur une plateforme unique qui permettra aux salariés d’avoir une meilleure visibilité sur les associations à aider » raconte Fabrice Necas à Gomet’, le président de la Fondation de Marseille.
L’accompagnement de Pro Bono Lab
Pour accéder à la plateforme, les entreprises devront « verser un don à la Fondation » dont le montant n’est pas fixé, même s’il devra être significatif. Chaque salarié pourra ensuite se connecter et prendre connaissance des différents projets associatifs à aider en fonction des besoins nécessaires et de ses appétences. A savoir, que lorsque qu’une entreprise souhaite s’engager pour le mécénat de compétence, elle doit définir au préalable les conditions pour ses salariés dans le contrat de travail, qui alloueront une partie de leur temps travaillé aux projets associatifs. Pour soutenir cette démarche, la Fondation de Marseille est accompagnée par l’un des spécialistes du mécénat de compétence sur le territoire, Pro Bono Lab.
Quel bilan pour la première bougie de la Fondation ?
Créée par quatre entrepreneurs en février 2020, Fabrice Alimi (Tandem), Cyril Zimmermann (La Plateforme_), Christophe Baralotto (Degun sans stage) et Fabrice Necas (Le Carillon), la Fondation de Marseille collecte les dons des entreprises et des particuliers pour les reverser aux associations dans le besoin. Depuis février 2020, 19 associations locales ont bénéficié de ces dons récoltés par la fondation. Parmi cette vingtaine de projets, la fondation a vu naître La Boussole, « un projet iconique » pour Fabrice Necas. Il a permis la distribution de dizaine de milliers de paniers alimentaires aux familles marseillaises pendant le premier confinement. Pour concrétiser le projet, « la Fondation devait apporter 15 000 euros pour payer les livraisons mais ne pouvait agir seule. La Métropole devait débloquer 15 000 euros de son côté pour financer les paniers alimentaires. Ce qui a été fait. » se félicite le président.
Après 25 0000 euros récoltés la première année, la Fondation de Marseille vise un objectif de 5 millions euros de dons en 2025. Pour l’atteindre, Fabrice Necas explique « travailler sur une levée de fonds » avec « quelques garanties de grosses entreprises qui sécurisent le développement à cinq ans. » Le soutien de Delta Assurances, Onet et du fonds de dotation de la Compagnie Fruitière (Ndlr : L’entretien de Gomet’ avec la directrice générale), permettra « d’attirer une cinquantaine d’autres entreprises du territoire » estime l’entrepreneur. Malgré ces dons, les frais externes de fonctionnement pris en charge par les fondateurs restent élevés. Chaque fondateur verse « 40 000 euros de fonds propres chaque année pour faire tourner la machine » conclut Fabrice Necas.
Le supplément Mécénat 2021 à feuilleter ou à télécharger
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