Lors du conseil métropolitain, jeudi 10 octobre, les élus étaient accaparés par les orientations budgétaires, dans un contexte d’austérité après l’annonce du projet de loi de finances 2025. Au point d’occulter le fait politique : en effet, en amont du conseil, la présidente Martine Vassal a demandé à Eric Le Dissès, maire de Marignane, de démissionner de ses vices-présidences à la Métropole comme au Département des Bouches-du-Rhône. Une annonce faite dans une interview au site Le Méridional, relayée par la principale intéressée sur le réseau social X.
Je demande à @LeDissesEric de démissionner de ses fonctions de vice-président. https://t.co/qMX7J1DKVh
— Martine Vassal (@MartineVassal) October 10, 2024
Un groupe d’extrême droite voit le jour en conseil métropolitain
La question de la démission d’Eric Le Dissès était en suspens depuis plus d’un an, alors que le maire de Marignane a rejoint en juin 2023 le député du Rassemblement national Franck Allisio, avec lequel il a recréé le Rassemblement pour la République (RPR), en référence au parti fondé, à l’époque, par Jacques Chirac. Depuis, les opposants politiques de Martine Vassal sommaient celle-ci de clarifier son positionnement. A la veille du conseil métropolitain, le groupe Pour une métropole du bien commun demandait ainsi « des actions immédiates de la Présidente de la Métropole quant à la présence dans son exécutif du vice-président Éric le Dissès. »
D’autant qu’un nouveau groupe d’extrême-droite réunissant une dOUzaine de membres du Rassemblement national, de l’Union de la droite républicaine (UDR) et du RPR a fait ses premiers pas dans l’hémicycle métropolitain, jeudi 10 octobre. Ce groupe, emmené par Jean-Baptiste Rivoallan (UDR) est ainsi composé des cinq élus RN de l’hémicycle, et a été rejoint par Eric Le Dissès et deux autres élus de la mairie de Marignane, ainsi que deux colistiers de Martine Vassal : Sophie Arrighi (élue dans le 9-10) et Romain Brument (conseiller d’arrondissement dans le 13/14 délégué aux écoles).
Deux nouvelles prises de guerre dans le clan de Martine Vassal, après le ralliement de son ancien conseiller Olivier Rioult au RN lors des législatives de juillet. Ce nouveau groupe ne compte en revanche pas parmi ses membres l’ex-RN et ex-Reconquête Stéphane Ravier.
Extrême droite à la Métropole : quelle stratégie ?
La veille du conseil, mercredi 9 octobre, c’était le président de Région Renaud Muselier (Ren) qui montait au créneau : « Je ne peux pas accepter, comme tant de gaullistes, ce dévoiement, cette récupération honteuse de nos valeurs, de nos couleurs et de notre nom par l’extrême-droite de Marine le Pen. J’engagerai donc toutes les démarches possibles pour empêcher le RN de se cacher derrière ces faux RPR : des parodies qui sonnent comme des insultes à la mémoire de ce qu’était le vrai Rassemblement pour la République » écrit-il ainsi dans un communiqué.
Le nouveau groupe, emmené par l’ex-président de la majorité métropolitaine, désormais membre de l’UDR, Jean-Baptiste Rivoallan, s’est fait discret pour sa première séance mais affiche trois priorités : la sécurité, les maires et la propreté. « Les maires sont la clé de voute de la Métropole, il faut les écouter. On a besoin d’une Métropole qui avance, qui investisse avec comme objectifs la sécurité, l’investissement et la propreté. Ce dernier point est un problème récurrent sur Marseille curieusement et pas dans les autres communes où les maires ont pris leurs responsabilités …», indique Jean-Baptiste Rivoallan à Gomet’.
Durant la séance, le groupe a apporté son soutien à Martine Vassal pendant le conseil, notamment sur le cas du boulevard Urbain Sud, sujet de tension entre la majorité métropolitaine de droite et la gauche marseillaise. Alors que de son côté, Martine Vassal a clairement indiqué que l’extrême-droite serait une ligne rouge à ne pas franchir dans la stratégie d’union des droites…
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