Vers une mairie ingouvernable ?
S’il y avait aujourd’hui une recomposition mathématique, nous pouvons imaginer deux scénarios. Premièrement les familles politiques de gauche et de droite se réconcilient et offrent aux électeurs un remake du combat droite/gauche. Il faudrait pour cela, à droite que Bruno Gilles et Martine Vassal se réconcilient. Et à gauche, que Samia Ghali retrouve ses camarades socialistes du Printemps marseillais. Si tel était le cas, le conseil municipal verrait le Printemps et ses alliés, porter environ 45 conseillers à l’Hôtel de Ville, tandis que Martine Vassal n’en aurait que 30 à 40, le Rassemblement national reviendrait alors avec un groupe, autour de son maire de secteur sénateur Stéphane Ravier, reconduit du 13e et 14e, de plus de 15 membres.
Si les querelles de famille se poursuivent avec les détestations accumulées, le conseil municipal serait alors quasiment ingouvernable, avec deux groupes d’une trentaine de membres autour de Michèle Rubirola pour l’un et de Martine Vassal pour l’autre. Les dissidents Bruno Gilles et Samia Ghali, avec une dizaine de membres chacun, seraient des faiseurs de roi. Nous retrouverions la configuration d’un maire élu au troisième tour avec l’hypothèse plausible que celui qui fera consensus ne sera pas “naturellement” le leader majoritaire.
LREM se cherche une voix dans une situation des plus sensible, puisque le clivage droite gauche reprend le dessus alors que le parti présidentiel a réuni sur sa liste Berland 2020 des membres du centre droit, souvent proches de Renaud Muselier, et une base militante venue de la mouvance socialiste. Chaque hypothèse déclenche aujourd’hui une bronca dans les comités, mais comme le parti présidentiel ne pourrait se maintenir que dans le quatrième secteur, du 6e et 8e, il n’a pas la main et ne pourra peser qu’à la marge sur l’élection du maire.
Un face à face de personnalités
Ces projections du 15 mars, issues d’un tableur Excel, ne font naturellement pas le vote du 28 juin : une longue campagne s’ouvre avec des programmes revus et corrigés, un affrontement de personnalités qui vont avoir le temps d’émerger et de se révéler. Rappelons que Martine Vassal avait refusé les débats de premier tour (elle s’est dite samedi 30 mai prête pour un face à face avec la candidate du Printemps) et que le docteur Michèle Rubirola, candidate en pole position, est peu connue des Marseillais.
Le scrutin est entre les mains des abstentionnistes : 67,24 % des électeurs . Il dépend de la capacité de chaque camp à faire sortir le 28 juin ses électeurs. Nous verrons donc la polarisation droite gauche marquer ces prochaines semaines. La droite phocéenne mettra en épouvantail la suppléante de Jean-Luc Mélenchon, Sophie Camard et les “communistes cégétistes” Jean-Marc Coppola et Jérémy Bacchi. La gauche du Printemps voudra incarner le changement dans une ville qu’elle n’a pas dirigé depuis 1995.
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