Marie-Pierre Lafon a été nommée présidente de DFCG Provence, l’association des Directeurs Financiers et du Contrôle de Gestion, à compter de janvier 2024, succédant à Marie-Hélène Pebayle appelée à la présidence de la DFCG nationale, comme relaté par Gomet’ en janvier. Nous l’avons interrogée sur ses projets pour la DFCG Provence et son parcours chez Orange, dont elle est responsable du développement des compétences finance et performance.
Marie-Pierre Lafon, quels sont vos projets pour la DFCG Provence ?
Marie-Pierre Lafon : J’ai rejoint le bureau de la DFCG Provence en 2019, en tant que secrétaire générale, Marie-Helène Pebayle en étant présidente, pour un mandat de trois ans qui a été prolongé du fait du covid. L’assemblée de juin 2023 m’a désignée présidente à partir de janvier 2024, entourée d’un bureau de 11 personnes qui est maintenu : il compte Barbara Guerrini, Camille de Guillebon, Réginald Labbé, Elisabeth Milon, Antoine Mucci, Agnès Ortega, Marie-Hélène Peybayle, Nicole Pelouzet, Philippe Rochet, Jean-Hugues Tantale, Robert Vischi. Je place ma mission dans la continuité de la mandature précédente, à laquelle j’ai participé, ainsi qu’au comité scientifique de la DFCG nationale, en charge notamment ici de la DFCG au féminin et des Trophées de la DFCG.
Les objectifs actuels sont les suivants : au plan quantitatif, nous avons 140 adhérents à DFCG Provence fin 2023 et en visons 150, avec de plus la création d’un groupe dans le Var. Sur la forme, je mets l’accent sur la convivialité, l’humain, la rencontre, et souhaite développer les événements en présentiel sur nos sujets financiers. La formation des adhérents est aussi dispensée par les webinaires de la DFCG nationale.
Sur le fond, nos priorités sont la data, le cash et la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), ainsi que la finance verte. Rappelons que la DFCG Provence a animé un atelier lors des Rencontres de la finance verte et solidaire organisées par Gomet’ en novembre 2023 et a organisé un événement dédié à la CSRD avec Deloitte en septembre. Notre prochain événement sera consacré à la Data et l’Intelligence Artificielle et aura lieu à l’IAE à Puyricard en mars. Nous cherchons à développer les partenariats autour de nos événements ; par exemple, sur le thème du pilotage de la performance, sujet mixte entre finance et ressources humaines, notre baromètre de l’absentéisme se fait avec les experts d’Ayming.
Cette année, en l’honneur de l’anniversaire des 60 ans de la DFCG nationale, notre assemblée générale de mi-année sera festive, tandis que nous reportons nos Trophées au printemps 2025, et non plus en novembre, date de notre Financium national. Pour ma mission, je m’appuie à la fois sur mon parcours associatif à la DFCG et sur l’expérience de ma vie professionnelle chez Orange, où j’ai occupé des fonctions financières variées, en comptabilité, contrôle de gestion, direction financière fonctionnelle ou opérationnelle, et où j’ai mené des projets financiers comme IFRS ou transversaux comme la formation.
Pouvez-vous justement détailler votre parcours de financière dans le groupe Orange ?
M-P. L : J’ai fait toute ma carrière dans le groupe Orange en finance, où en 25 ans je ne me suis jamais ennuyée et ai toujours appris, à la faveur des évolutions du groupe. Après l’école de commerce Kedge, suivie d’un DESS de finance à Aix-Marseille Université, dont j’ai été diplômée en 1997 et où je donne aujourd’hui des cours, j’ai rejoint France Telecom, qui s’est appelée Orange à partir de 2006. Au moment où cette ancienne administration se métamorphosait, s’ouvrait à la concurrence, devenait SA, était privatisée et introduite en bourse, elle avait besoin de recruter des jeunes. J’ai ainsi débuté à 22 ans comme consultante en gestion en interne, avec des missions en France ou internationales au gré des acquisitions du groupe.
Lorsque les normes IFRS (International Financial Reporting Standards) ont été mises en place en 2005, j’ai rejoint l’équipe en charge, puis la direction comptable France, qui est un centre de service partagé dédié aux 800 comptables et 1100 contrôleurs de gestion du groupe, poste à la fois pointu avec les migrations de systèmes comptables et utile pour nouer des relations dans les divisions. J’ai ensuite pris la direction du contrôle de gestion de l’unité de pilotage réseau Sud Est, avec ses 200 millions d’euros d’investissements, lors de l’évolution des infrastructures par le passage du cuivre à la fibre, la construction du réseau mobile, la fabrication de la boucle locale, au début de la 4G, Marseille étant pilote (en 2010-214). Puis la direction financière de l’équipe commerciale B2B Sud Est m’a rapprochée des 3000 entreprises clientes du groupe, PME et ETI, dont des entreprises régionales de taille significative comme Proman, L’Occitane ou Onet. Ceci m’a permis une ouverture sur l’extérieur hors Orange, prélude à la DFCG, et d’observer que les problématiques y étaient souvent similaires, notamment autour des ressources humaines.
Vous êtes responsable du développement des compétences finance et performance à Orange. En quoi cela consiste ?
M-P. L : Orange réfléchissait à l’évolution des métiers de finance et contrôle de gestion en France, le sujet sur lequel je suis intervenue en atelier avec la DFCG lors des Rencontres de la finance verte et solidaire que Gomet’ a organisées en novembre 2023. J’ai rejoint le groupe de travail qui a conçu et appliqué le plan de transformation de la filière et les programmes de formation interne adaptée, financière comme managériale. C’est ainsi que je suis devenue depuis deux ans responsable du développement des compétences finance et performance, parfois appelée « Madame Learning ». Sur les 40 écoles du groupe Orange, quatre touchent la finance et la performance, sur les enjeux de développement des compétences vers des thèmes à potentiel : IA, Chat GPT, RSE…
Toujours mobile et basée à Marseille, je vais déménager en mars, ainsi que toutes les équipes finance, logistique, informatique…, dans les locaux dont Orange est propriétaire à Saint Mauront, Boulevard National, dans le 3e arrondissement de Marseille , qui abritent historiquement nos équipes techniques, d’une capacité de 1200 personnes, gérés en flex-office.