Thecamp a rouvert ses portes le 25 août dernier et accueille enfin de nouvelles entreprises clientes. Mais avec la crise du coronavirus qui se prolonge, la reprise n’est pas si simple qu’espérée et l’année 2020 devrait être en net recul par rapport aux prévisions. Le président Olivier Mathiot fait le point sur la situation pour Gomet’.
Thecamp a rouvert ses portes le 25 août. Comment se passe la reprise ?
Olivier Mathiot : En effet la reprise est là, ce qui est une bonne nouvelle ! Mais elle est encore loin d’être franche et massive. Les groupes parisiens assimilent parfois trop rapidement la région Sud à la ville de Marseille. Et en particulier les dernières mesures annoncées par le ministre de la Santé sur le passage de Marseille en « zone d’alerte maximale » est particulièrement problématique. Le campus est dans une zone très agréable et isolée dans la pinède , à côté de la gare TGV d’Aix et de l’aéroport donc en dehors de l’agitation urbaine et des risques sanitaires. Il est urgent selon moi de nous insurger contre les mesures qui consistent à ne considérer que le court terme. il s’agit selon moi de relancer la vie économique dans un monde où nous devons apprendre à vivre avec la maladie.
Quelles sont les répercussions des nouvelles mesures sanitaires pour le campus ?
O.M : Nous avons mis en place un protocole sanitaire rigoureux (masque et gel hydro-alcoolique obligatoire) et une signalétique au niveau des espaces de travail, de détente et et de réunions définissant le nombre de personnes maximales salle par salle afin de respecter les contraintes de distanciation.
Le télétravail et les formations à distance se sont fortement développés pendant cette crise sanitaire. Cela met-il en danger le modèle de thecamp qui mise beaucoup sur les rencontres physiques et le présentiel ?
O.M : Thecamp considère cette crise comme présentant aussi des opportunités d’innovation, nous obligeant à nous réinventer pour un monde dans lequel les conditions sanitaires vont durablement s’imposer à nous. Exemples avec la production de contenus numériques, la mise à disposition d’outils digitaux collaboratifs, la production de webinars inspirants, etc.
Thecamp va-t-il modifier le contenu de ses formations pour s’adapter au monde post-covid ? Quelles sont les sujets prioritaires selon vous à aborder pour l’avenir ?
O.M : Cette crise nous a conduit à créer de nouveaux programmes basés sur les enseignements du confinement et les nouvelles problématiques qui se posent au monde de l’entreprise comme un séminaire dit de « reboost » des équipes pour relancer la machine economique et RH ou encore un programme autour des questions de la « raison d’être » de nos partenaires et des clients.
Avez-vous estimé l’impact financier de la crise Covid sur votre activité ?
O.M : La crise nous frappe sérieusement et fait perdre à thecamp un an sur les objectifs prévus soit une perte 40% de notre chiffre d’affaires en 2020.
En 2018, thecamp affichait 8 millions d’euros de pertes. Qu’en est-il en 2019 et avez-vous des prévisions pour 2020 ?
O.M : La restructuration des coûts et la dynamisation commerciale de thecamp conduites en 2019-2020 a largement porté ses fruits pour réduire la perte abaisser le point mort et ainsi viser l’atteinte de la profitabilité en 2022 initialement projeté en 2021 avant l’impact de l’épidémie de coronavirus.
Avez-vous fait appel au chômage partiel pour vos salariés ? Est-ce encore le cas aujourd’hui ?
O.M : Il y a 50 salariés chez thecamp. Nous avons activé un taux de 90% de chômage partiel au cœur de la crise de confinement puisque le campus était fermé. Aujourd’hui le site est rouvert et l’activité a reprise donc nous réduisons ce taux progressivement au fur et à mesure du retour des clients mais nous devons rester vigilants quant aux annonces du gouvernement et de la préfecture qui ne vont pas dans le bon sens et sont selon moi trop « court-termistes ». Les décisions sur la masse salariale dépendront de la reprise économique …Comme pour toutes les entreprises et tous les secteurs! Mais on peut noter que thecamp a aussi recruté notamment sur des postes de développement commercial.
Avez-vous contracté un prêt garanti par l’Etat ?
O.M : Pas encore mais la solution PGE est en effet envisagée et discutée avec nos partenaires bancaire.
Avez-vous négocié un nouveau moratoire après la crise sanitaire pour échelonner vos remboursements sur une période plus longue ?
O.M : L’ensemble des remboursements de crédit fait l’objet de renégociation avec nos partenaires bancaires qui sont dans une démarche très constructive et nous les en remercions. Nous appliquons la même méthode avec nos partenaires publics.
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