En confinement, la solidarité s’organise pour éviter les déplacements au minimum, notamment pour aller faire ses courses. La start-up aixoise Ouikan propose un service adapté à cette période en mettant en relation demandeurs et “shoppeurs” : « Nous sommes le blablacar des courses », résume pour Gomet’ son fondateur, Jean-Yves Maurel.
Ouikan labellisé par le gouvernement comme solutions pour le confinement
Créé en 2017, son service connaît un bel essor avec la crise du coronavirus. « Le nombre de connexions sur le site a été multiplié par dix et les commandes par trois », indique le patron de Ouikan. La société a d’ailleurs été sélectionnée par le secrétariat d’Etat en charge du numérique parmi « les solutions pour mieux vivre le confinement ». Pour bénéficier de ce label, Ouikan a concédé un bel effort de solidarité en rendant son service totalement gratuit pendant le confinement.
Habituellement, Ouikan se rémunère en prélevant 4,90 euros par commande au demandeur quelque soit le montant du panier. Son système est simple. Le client se connecte sur Ouikan et fait sa liste parmi les 500 000 références enregistrées. Il est même possible de choisir son enseigne. En face, un shoppeur propose de se rendre directement en magasin pour honorer la commande. Ces derniers cumulent plusieurs listes de courses dont les leurs pour mutualiser le déplacement. En plus, ils se rémunèrent grâce aux points de fidélité qu’ils engrangent en caisse. « Certains magasins ont même mis en place un système de bons de réduction dédiés à nos “shoppeurs” », explique Jean-Yves Maurel.
Plus de demandes que de “shoppeurs”
Le système a séduit aujourd’hui près de 4 000 shoppeurs mais face à l’explosion des demandes en confinement, ils restent trop peu nombreux pour répondre aux besoins. « Avant, nous avions plus de shoppeurs que de commandes et aujourd’hui, la situation s’est inversée », note le patron de Ouikan. De plus, le dirigeant reçoit de plus en plus d’appels de magasins de grande distribution soucieux d’adopter son service : « Les directeurs et les franchisés sont notamment très intéressés », précise Jean-Yves Maurel.
D’ici la fin de l’année, Ouikan devra transformer l’essai en fidélisant les clients séduits pendant le confinement. La start-up réfléchit notamment à une offre d’abonnement pour avoir plus de visibilité sur ses revenus. Et dans un avenir plus lointain, elle aimerait lancer sa plateforme dans d’autres pays européens. « Ouikan est prévue depuis le départ pour s’attaquer à l’international », annonce son fondateur. Pour l’instant, Ouikan emploie deux salariés et réalise un chiffre d’affaires de 350 000 euros.