La qualité de l’air est en tête des axes prioritaire de ce nouveau contrat local de santé. Comment la mairie compte concrètement combattre la pollution ?
P.P : Nous finançons par exemple AtmoSud pour mieux identifier les sources de pollution aérienne. Il faut objectiver les mesures sur l’impact du trafic routier et des navires sur le port. Ensuite, il y a un gros sujet sur la qualité de l’air intérieur. La loi prévoit que nous ayons fait d’ici 2020 un diagnostic sur l’ensemble des sites qui reçoivent du public au niveau des crèches, des écoles et par la suite sur l’ensemble du patrimoine communal. Pour le faire, on a deux choix. Soit, on fait de la métrologie, des mesures mais on ne sait jamais si doit se baser sur les chiffres de l’OMS, de l’Europe ou de la France… On fait un autre choix. On va regarder école par école et repérer les éléments qui influent sur la qualité de l’air.
A part ouvrir les fenêtres pour aérer, quelles solutions envisagez-vous ?
P.P : Il faut sensibiliser les professeurs et le personnel éducatif aux bonnes pratiques, c’est un premier pas. On doit mieux repérer les confinements pour pouvoir agir en fonction. Ensuite, pour les systèmes d’aération, on aimerait bien installer de nouvelles solutions mais nous sommes soumis à des règles strictes sur les marchés publics. On ne peut toujours pas casser les marchés en cours comme ça se fait en Espagne par exemple. A Barcelone, ils ont réussi à casser les contrats en cours en faisant valoir les nouvelles normes sur les perturbateurs endocriniens. Ils ont pu demander de changer les équipements dans les écoles. Nous, la loi ne nous le permet pas. En attendant, nous essayons aussi de sensibiliser les enfants sur la présence de perturbateurs endocriniens même dans leurs cartables, dans les feutres, les colles… Nous sommes également en train de faire le tour des établissements pour détecter les sources potentielles de pollution à l’extérieur. Dans quelques jours, je vais personnellement aller visiter les blanchisseries situées à proximité des écoles pour m’assurer qu’elles n’utilisent plus de trichloroéthylène, un produit interdit aujourd’hui.
L’activité physique est également l’un des axes forts de ce contrat local de santé. Comment le favoriser ?
P.P : On va tout faire pour faciliter la pratique du sport encadré par du personnel médical. Nous allons d’ailleurs bientôt lancé Mouveal, une plateforme dédié au cinquième étage de l’ancien lycée Michelet dans le 4ème arrondissement. Elle accueillera des personnes en pré-maladie, c’est-à-dire des patients avec un début de diabète, de tension ou encore des personnes vieillissantes atteintes de pathologies articulaires. Elles seront reçues par des médecins qui établira un diagnostic et prescrira en fonction des possibilités une série d’activité physique. La plateforme dispose de tout l’équipement nécessaire pour pratiquer les exercices recommandés. Un éducateur physique adapté est à disposition des patients pour les accompagner. La prise en charge est de six mois et elle est complètement gratuite. L’idée est de donner de la motivation aux gens pour continuer tout seul ensuite. On aimerait même convaincre les mutuelles et l’Etat de fournir une aide supplémentaire pour financer la suite de la pratique sportive. Mouveal ouvre officiellement en novembre.
Le contrat local de santé prévoit de lutter contre l’habitat indigne en lien avec des conditions de vie négligées… C’est-à-dire ?
P.P : On parle ici d’incurie. C’est une pathologie appelée syndrome de Diogène qui pousse les gens à amasser des ordures, des déchets en tout genre et cela peut gravement endommager leur habitat. C’est un problème psychiatrique qu’il faut traiter en tant que tel. On ne peut pas débarquer dans un appartement et enlever de force les ordures. Dans de nombreux cas, les malades peuvent se suicider si l’intervention n’est pas réalisée correctement. On a donc créé une cellule dédiée avec un ingénieur salubrité, du personnel fourni par l’hôpital psychiatrique d’Edouard Toulouse et l’hôpital Valvert. L’ARS nous accompagne sur ce projet avec un budget de 500 000 euros sur trois ans pour pouvoir recruter une infirmière, un travailleur social et payer l’enlèvement des ordures.