Marseille est fortement touchée par les punaises de lit. Pourtant, le problème ne figure pas dans le contrat local de santé. Pourquoi ?
P.P : Ce n’est pas un sujet de santé public car il n’ya pas de maladies déclenchées par les punaises de lit. A part quelques allergies… mais ce n’est pas pour autant qu’on ne s’y intéresse pas. Il faut tout d’abord informer le population des bons gestes à avoir en cas d’invasion. Par exemple, il ne faut pas désinfecter avec n’importe quel produit car l’animal peut s’adapter et c’est ensuite encore plus difficile pour l’éradiquer. Pour les écoles, on est la seule ville en France à s’être dotée de trois tentes qui nous permettent de chauffer le matériel ambiant afin de le rendre inopérant pour les punaises de lit. Sinon, nous sommes en train de réaliser des prospectus à distribuer au public pour éviter que les gens ramènent des punaises de lits dans les établissements publics comme les écoles et les bibliothèques.
Et comment aider les personnes qui ont des punaises de lits chez elles ?
P.P : On traite les bâtiments communaux mais on ne peut pas aider financièrement tout le monde pour le traitement à domicile. Ça coûte entre 200 et 300 euros. Je suis bien conscient que c’est un budget que certains ne peuvent pas se permettre. Mais la mairie non plus n’a pas les moyens de subventionner ces traitements. Je suis également président d’Habitat Marseille Provence et j’investi déjà plus de 100 000 euros par an uniquement pour les punaises de lits.
Le projet de fusion des cliniques Beauregard et Vert Coteau dans un super hôpital privé à Saint-Barnabé divise les habitants. Quelle est votre position sur le sujet ?
P.P : J’ai une double casquette en tant qu’élu mais aussi comme médecin. Il faut voir si il s’agit simplement de l’addition des deux établissements ou si le nombre de lits va grossir. On parle d’hôpital mais je rappelle que c’est un groupe privé qui est derrière. Une clinique à Saint-Barnabé, si proche de la Timone, ce n’est pas bon pour l’AP-HM. Ça va faire de la concurrence dans une situation déjà fragile. J’avais soutenu l’ouverture de l’hôpital Européen à l’époque car il s’installait dans une zone très mal desservie en services de santé. L’hôpital de Saint-Barnabé est beaucoup trop près de La Timone et la Conception.
L’AP-HM attend toujours l’accord de l’Etat pour financer les grands travaux de rénovation de ces bâtiments. Avez-vous eu des nouvelles du ministère de la santé et de Bercy ?
P.P : Les dossiers ont été bien construits. Le ministère de la santé s’est montré satisfait de la présentation du directeur général de l’AP-HM, Jean-Olivier Arnaud. On a également un très grand soutien de l’ARS qui comprend bien les enjeux locaux. On peut être optimiste mais nous n’avons pas encore de calendrier précis. Le plan de modernisation est estimé à 360 millions d’euros et généralement l’Etat abonde de moitié. Ce sont des sommes importantes et on comprend qu’il prenne le temps de la réflexion. De notre côté, la Ville de Marseille annonce qu’elle s’engagera à hauteur de 25 millions d’euros. On espère ainsi convaincre l’Etat de nous soutenir au maximum pour remettre sur pied nos hôpitaux qui en ont bien besoin.