Dans son projet de Loi de finances 2021, le gouvernement prévoit de revoir à la baisse le montant des contrats d’achats d’électricité solaire antérieurs à 2011. Cette mesure est vivement contestée par les acteurs de la filière photovoltaïque qui alertent sur des conséquences désastreuses pour les entreprises.
« Si la filière a pu se développer jusqu’à aujourd’hui, c’est grâce à l’intangibilité des contrats signés entre l’Etat et les opérateurs, clé-de-voûte de la confiance des banques et des investisseurs dans la filière. Sans cette confiance, c’est tout l’édifice de financement et d’investissement qui s’écroule, y compris pour les projets futurs », alerte le collectif Solidarités renouvelables dans un communiqué du 28 octobre qui réunit plus de 400 entreprises du secteur.
CVE et Tenergie montent au créneau
Le message est notamment relayé par deux grands opérateurs de la région : le marseillais CVE et l’aixois Tenergie. Le premier emploie 185 salariés principalement basés à Marseille et dispose d’un parc de 300 MW qui produit 500 GWh par an d’énergie verte. Dans les cinq prochaines années, il compte multiplier cette capacité par huit mais la renégociation à la baisse des prix d’achats d’électricité pourrait l’empêcher de mener à bien ses projets.
Mais quelle transition énergétique veut le gouvernement, qui passe de façon unilatérale une révision rétroactive des tarifs d’achats de l’#energiesolaire ?#solaireendanger #solidaritéRenouvelableshttps://t.co/XlAwzmCrF3 via @GreenUnivers
— Pierre de Froidefond (@PFroidefond) October 29, 2020
Un fonds d’investissement hydrogène pour remplacer la baisse des prix de rachat
Pour l’Etat, cette baisse des tarifs se justifie par l’augmentation de la rentabilité des centrales depuis 2011. Un fait que les professionnels ne contestent pas, « comprenant les enjeux budgétaires qu’imposent les circonstances actuelles », affirme le collectif Solidarités renouvelables. Pour compenser les besoins financiers de l’Etat, les professionnels proposent la création d’un fonds pour attirer les investisseurs sur les projets hydrogène. « En s’engageant sur une rentabilité réduite de ses investissements, il permettra un allègement de la charge de l’Etat dans le soutien à ces filières ; le gain budgétaire sera au moins aussi important que le bénéfice attendu de la rupture des contrats photovoltaïques », assure le collectif. Et d’ajouter : « Surtout, ayant vocation à être un bras armé du Plan de Relance et de la Programmation pluriannuelle de l’énergie, ce fonds permettra de soutenir l’émergence de nouvelles filières et la réindustrialisation de nos territoires ».
Les entreprises espèrent encore convaincre le gouvernement et les députés de ne pas voter cet amendement qui doit être examiné au parlement aux alentours du 9 novembre prochain.
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