Lors du premier confinement au printemps dernier, le président de la Région Sud, Renaud Muselier, a joué la solidarité avec le gouvernement : « Nous avions souhaité ne faire aucune polémique », rappelle Renaud Muselier lors d’une conférence de presse organisée lundi 2 novembre (voir page suivant l’intégralité de son discours), quatre jours après le début du deuxième confinement des Français. Pour ce nouvel épisode, il se montre beaucoup plus critique avec les autorités nationales : « Ce sont les mêmes qui ont géré la première crise qui sont encore aux manettes aujourd’hui. Pourtant, nous sommes dans une incertitude sanitaire à cause d’une mauvaise analyse de la première vague ».
Haro sur le ministère de la Santé
Le président LR de la Région Sud espère bien que ce nouveau confinement sera le dernier. « Pour éviter un troisième confinement, on doit prendre notre destin en main », prévient-il. Particulièrement critique à l’égard du ministère de la santé, il demande que le ministère de l’intérieur reprenne la main sur la gestion de crise dans les zones en alerte maximale « car ils savent faire contrairement au ministère de la santé », lâche-t-il. Renaud Muselier s’en prend également au système de tests mis en place par le gouvernement jusqu’ici « qui a été complètement défaillant ».
Détecter les clusters pour préparer le déconfinement
Renaud Muselier souhaite être davantage impliquer dans les choix stratégiques qui prépareront le déconfinement : « J’aimerais bien savoir exactement qui va décider en s’appuyant sur quels chiffres et sur quelles données ? », demande-t-il. Selon lui, toutes les ressources à dispositions des autorités ne sont pas ou mal utilisées. Il évoque notamment les données recueillies par les marins-pompiers dans les eaux usées « qui permettent de détecter les clusters cinq jours avant mais ces données ne sont pas centralisées », regrette-t-il. Il affirme également que les caisses primaires d’assurance maladie « savent tout de suite qui est malade et où mais n’ont pas le droit de le dire. Ce n’est pas normal », s’étrangle-t-il. Renaud Muselier veut donc reprendre la main et va « mettre en place un système de gestion de crise par clusters pour préparer le déconfinement ». Il annonce des commandes de tests rapides : « nous devons inonder le pays de tests rapides, mais pas n’importe où, n’importe comment. J’ai donc décidé de commander 100 000 tests rapides pour une stratégie régionale.»
“Tant que nous n’aurons pas de vaccins, seuls les tests rapides antigéniques ou PCR peuvent nous offrir une sortie de crise. Nous avons donc commandé 100.000 tests rapides pour une stratégie régionale.”
— Région Sud (@MaRegionSud) November 2, 2020
Sauver Noël
Outre ce constat acerbe de la gestion de crise du gouvernement, Renaud Muselier a présenté son plan d’actions pour soutenir les entreprises, la formation et les établissements de soin pendant cette période difficile. « Nous mobilisons 146 millions d’euros supplémentaires au total pour cette deuxième vague », avance-t-il. Cela représente pour les entreprises une enveloppe de 65 millions d’euros disponible via ces différents outils de prêts aux entreprises : Covid résistance, fonds Rebond, Région Sud Garantie, Ess’or, Investour…. Il souhaite également accompagner les commerçants dans la digitalisation avec des financements pour la création d’une stratégie e-commerce.
A quelques semaines de Noël, les commerçants fermés craignent de voir s’envoler une grosse partie de leurs chiffre d’affaires vers les plateformes de vente en ligne et la Région veut éviter cela : « Pour sauver Noël, nous lançons le dispositif Stop Amazon, vos cadeaux près de chez vous », annonce Renaud Muselier. D’ici la fin de semaine, il doit présenter un système de « click & collect » local imaginé avec « deux ou trois entreprises de dimension mondiale présentes sur le territoire qui sont capables de gérer de gros volumes », assure-t-il.
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