La Région Sud a été la première de France a obtenir son contrat d’avenir. Renaud Muselier s’en est suffisamment félicité en insistant sur le montant : 5,1 milliards d’euros. Seulement, il ne s’agit pas ici que de crédits de relance, loin de là. Hasard du calendrier, le programme France Relance et la négociation des contrats de plan Etat-Région (CPER) sont intervenus en même temps. Résultats, ces derniers ont été gonflés par des crédits de relance alloués par l’Etat. Au final, Ce contrat d’avenir est composé par 1,79 milliards d’euros de crédits contractualisés pour le CPER, 1,7 milliard de crédits déjà engagés et 1,74 milliard d’euros au titre du plan de relance dont seulement 850 millions d’euros apportés par l’Etat. Reste que la région se retrouve à la tête d’un joli pactole à distribuer aux collectivités pour les deux années à venir. Pour ce faire, le président Muselier va co-présider un comité avec le préfet de Région Christophe Mirmand afin de sélectionner les projets en fonction des orientations stratégiques de l’Etat et de la Région. « Il faut que le contrat d’avenir et le plan de relance en tant que tel convergent sur les projets même si ce n’est pas forcément facile car les logiques sont différentes », avoue Benoît Mournet. Et les deux institutions sont tombées d’accord pour faire la part belle à l’une des principales problématiques du territoire : la mobilité.
La répartition du contrat d’avenir :
Le ferroviaire privilégié par le contrat d’avenir et le plan de relance
Dans le contrat d’avenir, la mobilité est le plus gros budget avec plus de 870 millions de crédits de relance. Au niveau national, les transports bénéficient également d’un gros effort avec un budget de 11,5 milliards. Et le ferroviaire semble être le mode de transport privilégié dans les deux cas. L’Etat annonce une enveloppe de 40,9 millions d’euros et la Région de 86,3 millions d’euros, soit une somme supplémentaire de 127 millions au titre du plan de relance. A cela s’ajoute également 12,5 millions d’euros pour le fret ferroviaire. Sur les transports, Benoit Mournet se veut clair : « C’est une priorité de l’Etat (…) le plan de relance répond dans une certaine mesure aux projets de l’agenda mobilité mais pas forcément à la hauteur que ce qu’aurait souhaité la Métropole par exemple ».
Outre la Région, l’Etat va également travailler en direct avec les métropoles dont Aix-Marseille Provence. « Sur le département, nous voulons signer un contrat de relance et de transition écologique (CRTE) pour être dans une logique de projets très concrets avec la Métropole et le Pays d’Arles », annonce le sous-préfet. Dès son arrivée, il a rencontré la présidente Martine Vassal et très vite, ils sont tombés d’accord pour prioriser trois sujets : le bâtiment, le numérique et la mobilité.
La Métropole espère deux milliards d’euros pour les transports
Interrogé par Gomet’, Gérard Gazay, maire d’Aubagne et vice-président de la Métropole et du Département, détaille les projets qu’il a présenté au sous-préfet au titre du plan de relance. « On a posé une liste de 160 projets pour un montant de 4 milliards d’euros au total dont 3,6 milliards juste pour la Métropole », indique-t-il. Pour la santé, il a fait quatre propositions pour un investissement de 900 millions d’euros. Et sur la seule question de la mobilité, ce sont 40 dossiers qui ont été soumis pour un montant de près de 2 milliards. « Dans cette liste, on va faire un aiguillage. Certains peuvent aller vers le contrat d’avenir, d’autres dans le plan de relance, les fonds européens ou même dire quand c’est hors sujet…», prévient Benoît Mournet. Parmi les projets soutenus par la Métropole, on retrouve la funiculaire de la gare de Vitrolles Aéroport, l’extension du tramway Nord-Sud de Marseille, le renouvellement des rames du métro, les pôles d’échanges multimodaux, le Val’tram… « Ils sont tous importants mais tout ne se vaut peut-être pas », glisse le sous-préfet. « On ira pas sur des très grands projets mais plutôt sur des projets modestes comme un carrefour giratoire ou de nouvelles pistes cyclables », indique-t-il.
Côté vélo, l’appel à projet “continuités cyclables” est en cours d’instruction avec déjà cinq dossiers déposés dans les Bouches-du-Rhône : une piste cyclable entre les quartiers de Luynes et Pont de l’Arc à Aix, des aménagements cyclables sécurisés sur les axes structurants de la ville de Gardanne, le franchissement de l’A51 pour modes doux dans le prolongement de la RD9 à Aix-en-Provence, un ouvrage d’art pour la connexion au pôle d’échange multimodal Gèze et la requalification du boulevard Marcel Pagnol à Vitrolles en intégrant les infrastructures cyclables sécurisées. Les premiers résultats seront communiqués en février. Un autre appel à projet concerne le développement de transports en commun en site propre et les pôles d’échanges multimodaux. Il a été ouvert le 15 décembre dernier et sera clôturé fin mars. Aucun dépôt de dossier n’a pour l’instant été officialisé.
La Métropole n’est pas la seule à beaucoup compter sur les fonds du plan de relance. La Mairie de Marseille est également sur les rangs et espère bien faire valoir son rang de deuxième ville de France auprès de l’Etat.