En 2017, Mohamed Khalifa rend visite à sa sœur qui vient d’accoucher. Le bébé est prématuré et placé en couveuse : « Tout un tas de câbles le reliaient aux moniteurs et sa mère ne pouvait pas le prendre. C’était horrible », raconte-t-il. Cet ingénieur opto-électronique se lance alors dans le développement d’une solution moins invasive et plus confortable pour les nouveaux-nés. Il crée la société Tecmoled avec son associé Steffen Schmitz en 2019 et présente le premier démonstrateur de son capteur un an plus tard.
Des essais cliniques en 2023 dans les hôpitaux
« Nous avons mis l’électronique dans un bandeau autour de la tête, ce qui est plus simple pour les soignants et le patient », explique Mohamed Khalifa. La technologie de Tecmoled est principalement concentrée dans le capteur situé sur le front. Il permet de mesurer le rythme cardiaque, le rythme respiratoire, le taux d’oxygénation du sang et la température. La start-up travaille avec plusieurs hôpitaux dont le CHU de Lyon pour tester son produit et « le personnel médical est très enthousiaste car cela offre beaucoup plus de confort pour les bébés », assure le dirigeant. Mais avant de pouvoir commercialiser son produit, il va devoir réaliser les essais cliniques pour obtenir la certification de dispositif médical : « On va commencer les essais officiels au plus tard au premier semestre 2023 », précise Steffen Schmitz.
Une levée de fonds en préparation
Sans revenus commerciaux, Tecmoled se finance pour le moment grâce à des prêts d’honneur de Bpifrance, d’Initiative France et de Réseau entreprendre. Mais pour financer les essais cliniques, la société prépare pour l’an prochain une levée de fonds. En attendant, sa solution commence à intéresser d’autres secteurs que la néo-natalité.
Après les prématurés, la Marine nationale et le Cnes
Si le siège social est situé à Meyreuil, Tecmoled travaille beaucoup sur Toulon. Une position stratégique qui lui permet de retenir l’attention de la Marine Nationale : « Ils utilisent notre technologie pour mesurer les constantes vitales de leurs marins », avance Mohamed Khalifa. Toujours en mer, la société de plongée Azote système teste également le capteur pour ses plongeurs. La société est également en contact avec les Ehpad de la région pour tester son capteur sur les personnes âgées et dépendantes.
Enfin, à l’occasion de la journée santé et espace organisée par Dhune à l’hôtel de Région le 29 mars 2022, Tecmoled a rencontré les représentants du centre national d’études spatiales (Cnes) qui semblent intéressés par sa solution : « Dans le cadre de nos programmes de vols habités, nous sommes à la recherche de solutions comme celles-ci pour mesurer les constantes des spationautes », confie François Alter, le conseiller du président du Cnes.
Lien utile :
> L’actualité du secteur de la santé à retrouver dans notre rubrique