Après Gaston Lagaffe, Taxi 5 ou les Tuche 2, Provence Studios passe un cap avec de nouvelles productions internationales comme la série « Serpent Queen » dont le tournage vient de commencer. Une étape clé pour Olivier Marchetti qui veut attirer plus de films étrangers et souhaite agrandir encore son entreprise à Martigues, mais aussi sur la Côte d’Azur.
Créée à Martigues en 2013, le société Provence Studios d’Olivier Marchetti se fait petit à petit un nom dans le monde du cinéma. Sa réputation a désormais largement franchi les frontières du pays pour séduire les grandes productions internationales. Pour preuve, le distributeur américain Lions Gate (Hunger games, La La Land, 12 years a slave…) a choisi d’y tourner sa nouvelle série phare, « Serpent Queen ». Cette superproduction sur la vie de Catherine de Médicis est « certainement le plus gros projet que nous ayons jamais accueilli », se réjouit Olivier Marchetti interrogé par Gomet’.
Provence Studios sur les standards internationaux
Un projet de l’envergure de Serpent Queen, qui représente un investissement de 60 millions d’euros pour Lions Gate, emploie plus de 300 personnes pendant près de six mois. Avec des retombées économiques importantes pour le territoire : « Ce sont déjà deux millions d’euros en hôtellerie qui ont été dépensés », indique Olivier Marchetti. Le patron espère désormais le succès de la série qui sera diffusée sur la plateforme américaine Starz. « Il faut croiser les doigts pour avoir une saison 2 voir plus », avance-t-il. En tout cas, Lions Gate investit sur le long terme à Martigues « pour former des techniciens, des régisseurs, des spécialistes de la construction pour les décors… Ils anticipent sur la suite afin de retrouver les compétences dont ils auront besoin à l’avenir », explique Olivier Marchetti. De plus, ce succès pourrait en apporter d’autres. Pour convaincre Lions Gate, Provence Studios est passé par la société de production Peninsula de l’américain John Bernard à l’origine de blockbuster comme Dunkerque ou les derniers James Bond. Dans un article du Figaro, paru en avril dernier, il estime que les studios de Martigues « proposent une offre équivalente aux grands studios internationaux ».
Ainsi, plusieurs grosses productions étrangères sont déjà en discussion pour tourner chez Olivier Marchetti. « Au début, les films étrangers ne représentaient qu’une part infime de notre activité. Aujourd’hui, il pèsent pour un quart et à terme, ce sera la moitié », estime le fondateur de Provence Studios. En plus des projets étrangers, il continue d’accueillir des films de TF1, de Netflix et des séries françaises comme « La Stagiaire ». L’entreprise est presque victime de son succès. « Le carnet de commandes est plein. On est obligé de refuser des tournages », affirme Olivier Marchetti.
Provence Studios : des projets à Martigues et Port-de-Bouc
Installé sur un site de 22 hectares au total, Provence Studios dispose désormais de 26 000 mètres carrés de locaux avec huit plateaux de tournages dont le plus grand s’étend sur 2 400 mètres carrés. Il a également construit deux sites de décors extérieurs de 18 000 mètres carrés avec une prison, un commissariat et une zone pour les cascades qui a notamment servi pour le film Taxi 5. Mais Provence Studios a besoin de pousser encore les murs pour pouvoir répondre à la demande. Aussi, la société est en discussion avec la Ville de Martigues et la Métropole Aix-Marseille pour s’étendre. Les collectivités ont acheté un terrain de 10 hectares au-dessus des studios actuels qui intéresse beaucoup Olivier Marchetti. Le site doit accueillir la nouvelle gare ferroviaire de Martigues Croix-Sainte et la Métropole l’a identifié dans son agenda du développement économique comme une « opportunité pour les entreprises de la filière cinéma et audiovisuel ».
« L’idée est d’y installer tout un écosystème autour de l’activité cinématographique. On pourrait par exemple y construire des appart’hôtels pour les professionnels », précise Olivier Marchetti. Si le montant n’est pas encore chiffré, ce projet va nécessiter un investissement de plusieurs millions d’euros à coup sûr et Olivier Marchetti affirme : « Nous sommes déjà sollicités par plusieurs investisseurs pour nous aider à nous agrandir ». Provence Studios est particulièrement bien placé pour en profiter et attend une réponse imminente de la Métropole. « Il faut aller très vite pour ne pas louper les gros projets. L’idéal serait d’avoir de nouveaux locaux opérationnels d’ici deux ans », prévient Olivier Marchetti. Pour assouvir ses ambitions, Provence Studios regarde aussi du côté de Port-de-Bouc, la commune voisine. Une friche industrielle est actuellement à l’abandon et la mairie réfléchit à sa conversion. L’entreprise aimerait également la récupérer pour y développer ses activités. Si tous ces projets d’extension arrivent à terme, l’objectif est de passer de huit plateaux à quinze d’ici deux ans. De plus, la société pourrait aussi se développer un peu plus loin sur la Côte d’Azur.